ESSILOR crée une co-entreprise avec Luxottica

08/02/2010 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - Essilor International a annoncé la création d'une co-entreprise avec Luxottica Group, spécialisé dans la conception, la fabrication et la distribution de lunettes de mode, de luxe et de sport haut de gamme. Cette joint-venture a pour but de servir les marchés australien et néo-zélandais, précise le groupe d'optique ophtalmique. Selon les termes de l'accord, la nouvelle entité dirigera Eyebiz Pty Limited, le laboratoire de finition de verres optiques de Luxottica basé à Sydney, dans lequel Essilor prend une participation majoritaire. Eyebiz continuera à approvisionner l'ensemble des points de vente de Luxottica en Australie et en Nouvelle-Zélande : OPSM, Budget Eyewear et Laubman & Pank.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 2.468,5 millions d'euros (+8,4% en publié et - 0,4 % à données constantes) Au 30.06.2009 1.663,4 millions d'euros (+9,4%) Au 31.12.2008 : 3.074,4 millions (+5,7%)

Résultats

Au 30.06.2009, Résultat opérationnel : 281,9 millions (+7,7%); Résultat net part du groupe : 202,4 millions (+2,1%) Au 31.12.208, Résultat opérationnel : 514,5 millions (+2,0%) ; Résultat net (part du groupe) : 382,4 millions (+4,3%)

Prévisions

L'objectif d'une marge opérationnelle en amélioration pour 2009 a été confirmé. Pour l'ensemble de l'exercice 2009, Essilor devrait dégager un chiffre d'affaires publié en hausse, incluant une croissance organique à peu près nulle.

Stratégie

Essilor mène une politique de croissance externe extrêmement dynamique depuis plusieurs années. Cette stratégie s'est poursuivie en 2009. Le groupe a l'ambition de se développer dans les pays émergents en proposant des produits moins haut de gamme. Si sa stratégie a longtemps été de se concentrer sur les produits à forte valeur ajoutée en innovant, il cherche désormais à se tourner également vers des produits plus accessibles. Face à une conjoncture dégradée, le groupe a pris des mesures de restructuration en Norvège, aux Pays-Bas, au Japon et aux Etats-Unis. Au second semestre, Essilor va poursuivre ses efforts pour maîtriser encore davantage ses dépenses opérationnelles.

Evènements financiers

Essilor vient d'acquérir la société américaine FGX International pour 565 millions de dollars. C'est un distributeur américain de lunettes prémontées (ou " lunettes loupes "), modèles ne nécessitant pas de prescription ophtalmologique. Cette opération représente une première car jusqu'ici le groupe ne vendait que des verres de prescription chez les opticiens alors que désormais il accède à de nouveaux circuits de distribution : la grande distribution, les pharmacies, et les grands magasins. Dans le prolongement de ce rachat, Essilor va créer une branche nommée " OTC " autour de FGX, dans le but de réaliser de nouvelles acquisitions partout dans le monde, en dehors des États-Unis et du Canada.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Position de leader mondial bien affirmée car l'activité d'Essilor est deux fois plus élevée que celle de son challenger ; - L'entreprise est dotée d'une bonne capacité d'innovation : selon son dirigeant son portefeuille n'a jamais compté autant de nouveaux produits qu'aujourd'hui ; - L'activité du groupe bénéficie à terme du vieillissement de la population dans les pays développés et des problèmes visuels qui en résultent ; - Selon certains analystes, la dernière acquisition du groupe va lui permettre de doper ses ventes en élargissant sa clientèle ; - Sur la première partie de l'année, en dépit d'un ralentissement global du marché du verre ophtalmique, le groupe s'est développé en lançant de nouveaux produits et en procédant à des opérations de croissance externe ; - Face à la crise, le groupe s'en sort plutôt bien puisque la croissance de ses ventes a atteint 6,3% sur le troisième trimestre, 8,4% sur les neufs premiers mois de l'année et qu'il a confirmé ses objectifs annuels ; - Ses performances opérationnelles se sont améliorées sur le premier semestre. Elles restent très solides, même dans un environnement difficile ; - Essilor a continué à tirer partie de sa diversification géographique sur les neufs premiers mois : l'Asie/Océanie et l'Amérique du Nord affichent de belles progressions (+14,9% et +12,6% respectivement) alors que l'Europe a vu son activité reculer de 2,7%, du fait d'une situation qui reste difficile dans les pays nordiques, les pays de l'Est et les Pays-Bas. ; - La structure financière, extrêmement solide, procure au groupe une grande flexibilité lui permettant de mener des acquisitions grâce auxquelles il consolide ses parts de marché à travers le monde.

Faiblesses

- La croissance du chiffre d'affaires sur les neufs premiers mois résulte essentiellement d'un effet de périmètre (+5,9%) car la croissance organique a reculé de 0,4% ; - Le groupe est soumis aux effets de change car il réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollar : si les effets de change sont positifs sur les neufs premiers mois de 2009, en revanche, en 2008, Essilor a subi un effet de change négatif de 4 % ; - Le titre est relativement cher avec un cours qui représente 20 fois les bénéfices attendus sur 2009 ; - La stratégie d'acquisition très dynamique pèse sur les marges; - Le groupe est encore peu présent dans les pays émergents : La région Asie/Océanie ne représentait que 10,5% du chiffre d'affaires sur les trois premiers trimestres de 2009; - L'essor de la chirurgie ophtalmologique (qui concerne pour le moment plutôt les classes les plus aisées) menace l'activité des opticiens.

La valeur et son secteur

Principales activités

Fabrication de verres adaptés à tous les types de défauts visuels. La fabrication et la vente d'instruments d'optique (principalement appareils de taillage de verres finis et équipements de dépistage des défauts visuels) représente 5 % de l'activité.

Le secteur

Grâce à l'accroissement de la population mondiale, 1,2 milliard de nouveaux clients potentiels existeront d'ici 2030. Le secteur bénéficie d'autres tendances favorables à moyen-terme : du fait du vieillissement de la population dans les pays développés, le nombre de cas de presbytie (défaut visuel après 40 ans) va connaître une forte croissance à l'avenir. De plus, l'achat de lunettes est remboursé par les mutuelles, en Amérique du Nord et en Europe, régions qui concentrent la majeure partie de l'activité du groupe. Selon Essilor, les lunettes sans prescription représentent un marché qui croît deux à trois fois plus vite que son coeur de métier (de 4 % à 8 %, contre 2 % à 3 % pour la prescription).

La valeur dans son secteur

Numéro un mondial de l'optique ophtalmique

Comment suivre la valeur

- Apparenté au marché de la santé, la valeur est défensive : l'achat de lunettes, qui est à 90 % un acte de renouvellement, peut être reporté mais non annulé. - Les acquisitions, notamment dans les pays émergents, sont à surveiller. - Le groupe est facilement opéable car il ne possède pas d'actionnaire de référence et près de 91% de ses actions sont détenues par le public.

Rémunération des actionnaires

Dividende versé

0,66 euro par action

Taux de distribution des dividendes

36%

Taux de croissance du dividende par action

+6,5%

Rendement moyen 2009

2%

Estimation du prochain dividende par action

0,69 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

La consommation des ménages en produits manufacturés résiste bien à la crise. Selon l'Insee, elle a augmenté de 1,1% en octobre par rapport au mois précédent, hausse supérieure aux estimations des économistes. Cette progression succède à une croissance de 2,4% au mois de septembre et s'établit sur un an, à fin octobre, à 3,5%. Les équipements du logement (électroménager, électronique grand public) ont progressé de 2,2% en octobre et les ventes de textile-cuir ont augmenté de 2,6% grâce à la réforme des soldes, prévue par la Loi de modernisation de l'économie, qui a prévu l'introduction des soldes flottants. Jusqu'à présent, la consommation des ménages a bénéficié des politiques de relance mises en place par le gouvernement et du reflux de l'inflation. Néanmoins le pouvoir d'achat des ménages, qui a progressé de seulement 0,6% en 2008, devrait être pénalisé par la remontée de l'inflation. A cela s'ajoutent d'autres facteurs négatifs : un chômage en hausse, des prestations sociales qui devraient faiblement augmenter en 2010, et des baisses d'impôt qui ne pourront plus jouer pour les ménages. L'indicateur du climat des affaires souligne bien la fragilité de la situation économique en France. En novembre la remontée du moral des industriels français a été stoppée pour se stabiliser au niveau bas atteint en octobre (à 89 points).