PPR : stabilité de la marge opérationnelle en 2009

18/02/2010 - 08:38 - Option Finance

(AOF) - PPR a réalisé en 2009 un résultat au titre des activités poursuivies de 712,4 millions d'euros, en recul de 0,8%, et un résultat opérationnel courant de 1,3834 milliard d'euros, en baisse de 4%. Sur la base d'un chiffre d'affaires en repli de 4% à 16,5246 milliards d'euros, la marge est restée stable à 8,4%. Au sujet des perspectives, François-Henri Pinault a déclaré : " Nous ne relâchons pas nos efforts en matière de gestion et nous engageons une véritable offensive commerciale afin de renforcer notre leadership sur les marchés les plus porteurs comme internet et les pays émergents, et d'améliorer nos performances opérationnelles et financières en 2010 ". PPR va proposer la distribution d'un dividende de 3,30 euros par action, stable par rapport à celui de l'exercice précédent.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 13.798,5 millions d'euros (-6,6% en comparable et -5% en réel) Au 30.06.2009 : 9.235 millions d'euros (- 3,6%) Au 31.12.2008 : 20,2 milliards d'euros (+5,8%)

Résultats

Au 30.06.2009 : Résultat opérationnel courant 707 millions (- 4,8%) ; Résultat net part du Groupe des activités poursuivies hors éléments non courants 281 millions (- 18,7%) Au 31.12.2008 : Résultat opérationnel courant : 1,721 milliard d'euros (+5,4% par rapport à 2007); Résultat net part du groupe : 924 millions d'euros (+0,2%)

Prévisions

Au second semestre 2009 le groupe jugeait que l'environnement économique resterait incertain. Il a intensifié ses plans d'action afin d'accentuer ses avantages compétitifs et se renforcer sur tous ses métiers.

Stratégie

Avec l'arrivée de François-Henri Pinault (fils du fondateur) à la tête du groupe en 2005, PPR a pris un nouveau virage stratégique. Le nouveau dirigeant souhaite construire un grand groupe autour de l'équipement de la personne, avec de grandes marques telles que Gucci dans le luxe et Puma dans le grand public. Il reste attaché à sa stratégie d'un groupe équilibré entre le grand public et le luxe car PPR ne sera jamais un " pure player " du luxe. La mise en place de cette stratégie implique néanmoins la cession du pôle distribution, représenté par la Fnac, Conforama et Redcats (propriétaire de La Redoute). La priorité est donnée à la génération de cash-flow, ce qui implique un plan de réduction des coûts. L'impact positif de ces mesures devrait se manifester au second semestre 2009 et en 2010, selon les dirigeants du groupe.

Evènements financiers

Le groupe a introduit avec succès en bourse sa filiale CFAO (distributeur spécialisé en Afrique dans l'automobile, les produits pharmaceutiques, les biens de consommation et les produits technologiques), en cédant 50,4% de son capital. Les investisseurs ont été attirés par les perspectives de croissance de l'entreprise et l'opération a été sursouscrite 2,5 fois. Elle a rapporté plus de 800 millions d'euros à PPR. Au sein même du groupe, Conforama va racheter la société de vente à distance La Maison de Valérie car elle offre une complémentarité des marques et des savoir-faire dans l'ameublement et la décoration qui devrait permettre à Conforama d'accroître ses parts de marché dès 2010.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes ; - Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante comparée à celle de l'ensemble du groupe ; - Dans un contexte très difficile, PPR est parvenu à préserver sa rentabilité opérationnelle au premier semestre, grâce notamment à la réduction de ses coûts ; - Le groupe dispose d'une structure financière saine, l'endettement net représentant 62% des capitaux propres à fin juin 2009 ; - L'internationalisation permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord ; - Le groupe détient encore un potentiel d'amélioration de ses performances opérationnelles à travers les mesures de réduction des coûts.

Faiblesses

- Le recul des ventes s'est amplifié sur le troisième trimestre, avec une baisse du chiffre d'affaires de 8% à périmètre et taux de change comparables, du fait d'une activité toujours difficile dans la distribution ; - Le pôle luxe continue à représenter une faible part du chiffre d'affaires (18% sur les neuf premiers mois de 2009) alors que ce sont surtout les activités de distribution qui pâtissent de la crise actuelle ; - Même si le groupe désire céder rapidement son pôle de distribution, il n'est pas certain qu'il trouve des repreneurs à des prix acceptables, dans un contexte économique toujours tendu ; - Les enseignes La Redoute et Conforama connaissent des difficultés structurelles et sont engagées dans une stratégie de repositionnement.

La valeur et son secteur

Principales activités

PPR intervient dans les domaines de la distribution spécialisée et du luxe à travers 6 branches opérationnelles : Fnac, Redcats Group, Conforama, CFAO, Puma et Gucci Group.

Le secteur

PPR, qui se présente comme un groupe de luxe mais tire une large part de ses revenus de la distribution, doit faire face à la déprime de la consommation dans un contexte de crise mondiale. Le cabinet de conseil en stratégie Bain & Company estime que le marché mondial du luxe devrait se contracter de 8% en 2009 par rapport à 2008, pour représenter 153 milliards d'euros. L'Amérique du Nord, qui représente près du tiers du marché mondial, devrait pâtir d'une chute de 16% de son activité en 2009. En Europe (38% du marché) et au Japon (12%), les ventes devraient baisser de respectivement 10% et 8%. Au contraire, la région Asie-Pacifique (hors Japon), devrait enregistrer une croissance de 10% de ses ventes. Les acteurs, comme Burberry ou Prada, n'hésitent plus à réduire leurs effectifs ou à prendre des mesures de chômage partiel.

La valeur dans son secteur

PPR est un des leaders mondiaux à la fois dans la distribution spécialisée et le luxe.

Comment suivre la valeur

Le groupe est déterminé à renforcer ses plans d'actions si nécessaire. Suivre donc leur mise en oeuvre, et notamment les réductions d'effectifs en France. Vérifier que ces actions auront bien un impact positif sur les performances opérationnelles au second semestre 2009 et en 2010. Suivre également la stratégie de cession des enseignes de distribution.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

3,30 euros par action (sur résultat 2008)

Taux de distribution des dividendes

45% (en tenant compte du résultat net par action)

Taux de croissance du dividende par action

-4,3%

Rendement

3,8%

Estimation du prochain dividende par action

3,30 euros en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon l'Institut français de la mode (IFM), les ventes de mode et de textile devraient baisser d'environ 4% en valeur en 2009. Après des ventes qui avaient profité d'une légère hausse en octobre (+0,2% sur un an avec un samedi de plus), les dernières données plaident pour une diminution sur l'année pleine. Néanmoins, en 2010, le recul des ventes devrait se limiter à 1,1% en valeur. La reprise s'amorcera en 2011, avec une hausse de la consommation de textile. L'attrait d'Internet ne se dément pas. La Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) estime que le montant des ventes de fin d'année (se rapportant aux mois de novembre et décembre) sur Internet devrait dépasser 5 milliards d'euros. Ce montant représente un bond de 25% par rapport à l'activité de la même période en 2008. Un plus grand nombre d'internautes a l'intention d'acheter en ligne pour les fêtes : 70% d'entre eux contre 68% l'an passé. Les principales motivations pour recourir à Internet sont des prix plus attractifs et une facilité d'achat.