MAUREL & PROM en perte en 2009 mais confiant pour 2010

08/04/2010 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Maurel & Prom a accusé en 2009 une perte nette de 51 millions d'euros, contre un bénéfice de 63 millions réalisé en 2008. Le groupe pétrolier spécialisé dans l'exploration et la production de pétrole a été pénalisé par des frais et charges financières liées à sa restructuration financière. La perte opérationnelle (ou d'exploitation) s'est établie à 28 millions d'euros, contre un bénéfice de 96 millions d'euros en 2008 (en données publiées). Ce résultat a été pénalisé par des charges d'exploitation liées à son programme d'exploitation et à des décalages de production. La trésorerie de 428 millions d'euros au 31 décembre 2009 s'élève au 1 janvier 2010 à 245 millions après remboursement de 183 millions portant sur le solde des OCEANE 2010. Le chiffre d'affaires de l'exercice 2009 est de 183,2 millions d'euros contre 92,3 millions en 2008, retraité de la cession de Hocol. Cette augmentation résulte de la mise en production des champs d'Onal et d'Omko au Gabon. En moyenne sur l'année 2009, la production nette du Groupe (après fiscalité pétrolière en nature = droit à enlèvement = entitled) atteint 6 975 barils par jour (8 578 b/j avec le Venezuela). Le conseil d'administration propose la distribution d'un dividende de 0,10 euro par action.Le conseil d'administration a par ailleurs souhaité assortir ce dividende de l'attribution gratuite de bons de souscription d'actions dont les modalités seront examinées prochainement. Après une année 2009 particulièrement difficile, Maurel & Prom annonce une année 2010 "pleine d'espoir" à la faveur d'une augmentation significative de ses réserves et d'une structure financière consolidée. "La réorientation permise par le travail accompli en 2008 et 2009 donnera au titre Maurel & Prom un profil moins risqué correspondant à une activité plus facilement prévisible", a souligné le groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables). - Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier. - La production de ses gisements gabonais devrait monter en puissance. Le potentiel de la zone d'Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, a été confirmé au premier trimestre 2010. - La récente acquisition au Nigeria (45% d'une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères) devrait être créatrice de valeur dans la stratégie de Maurel & Prom. - Le titre présente un intérêt spéculatif.

Les points faibles de la valeur

- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations. - La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles, comme récemment pour le puit M'Bafou au Congo, et une forte volatilité sur le cours. - Les résultats de puits d'exploration en Tanzanie et en Colombie sont toujours attendus. - L'exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques géopolitiques.

Comment suivre la valeur

- Contrairement aux "majors", les "juniors" ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration / production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur. - Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Fitch Ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.