ALSTOM : nouveau directeur financier

08/04/2010 - 11:36 - Option Finance

(AOF) - Alstom a annoncé la nomination de Nicolas Tissot au poste de Directeur Financier en remplacement d'Henri Poupart-Lafarge. Nicolas Tissot est actuellement Directeur Général Adjoint de la ligne d'activités Global Gaz & GNL de GDF-Suez. Il prendra ses fonctions chez Alstom le 17 mai. De son côté, Henri Poupart-Lafarge sera nommé Vice-Président Exécutif et Président du nouveau secteur qui regroupera les activités de transmission d'électricité achetées à Areva.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

- Au premier semestre 2009-2010 : 9.683 millions d'euros (+8%) - Au 31.03.2009 (annuel) : 18.739 millions d'euros (+11%)

Résultats

Au premier semestre 2009-2010, résultat opérationnel : 828 millions d'euros (+19%); résultat net : 562 millions (+7%) Au 31.03.2009 (annuel), résultat opérationnel : 1.536 millions d'euros (+19%); résultat net : 1.118 millions d'euros (+29,7%)

Prévisions

Le groupe estime que le niveau des commandes se redressera probablement dans la seconde moitié de l'exercice. Grâce à la bonne performance opérationnelle réalisée au cours du premier semestre, Alstom a confirmé que sa marge opérationnelle sur l'année devrait atteindre environ 9%, avec une marge opérationnelle pour le secteur Power se situant entre 10% et 11% et une marge du secteur Transport comprise entre 7% et 8%.

Stratégie

Alstom a annoncé le lancement d'un vaste programme d'économies, dans le but de s'adapter aux incertitudes existantes dans l'environnement économique actuel. Un plan de contrôle des coûts a été instauré mais aucun objectif chiffré n'a été donné. L'organisation de sa branche Energie est rationnalisée. Les divisions Power Systems (systèmes de production d'électricité) et Power Service (services d'exploitation et de maintenance des équipements électriques), seront fusionnées. Le groupe peut jouer sur ses effectifs car 15% de ses salariés sont en contrats à durée déterminée et 5% sont des intérimaires.

Evènements financiers

Le tandem Alstom - Schneider Electric a été choisi pour reprendre la branche de transmission et distribution d'électricité (T&D) d'Areva. Alstom devrait payer les deux tiers du prix d'acquisition (4,09 milliards d'euros), le reste étant à la charge de Schneider. Pour cela il n'envisage pas d'augmentation de capital. Pour Alstom cette opération offre l'opportunité de récupérer les deux tiers de l'activité d'Areva T&D, la transmission d'électricité (très haute et haute tension), qui complètera ses deux autres activités (Power & Transport). Il réintégrera ainsi des activités qu'il avait dû céder en 2004. Schneider reprend la distribution d'électricité (moyenne tension). Alstom conforte sa croissance car les équipements liés à la transmission et la distribution d'électricité bénéficient de belles perspectives à moyen terme. Les deux repreneurs ont pris des engagements sociaux, dont celui de ne pas fermer d'usine européenne avant 2013. Tout plan social est exclu sauf dans le cas d'une "dégradation significative des conditions économiques".

Forces et faiblesses de la société

Forces

- En reprenant une partie des activités d'Areva T&D, Alstom se diversifie et peut rivaliser avec Siemens et ABB; - Le groupe a publié des résultats solides sur le premier semestre de son exercice 2009-2010, avec un chiffre d'affaires en progression de 8%, un résultat opérationnel qui a bondi de 19% et un résultat net en hausse de 7%; - Alstom a bénéficié d'une forte croissance de son résultat opérationnel sur le dernier exercice, en amélioration constante depuis l'exercice 2004/05. Sa marge opérationnelle s'est significativement améliorée en un an, passant de 7,7% à 8,2%. La marge opérationnelle s'est encore surenchérie sur le premier semestre de l'exercice 2009/2010 pour atteindre 8,6% ; - Compte tenu de la très bonne visibilité sur la fin de l'exercice, Alstom devrait être en mesure de tenir ses prévisions; - La qualité du portefeuille de clients de l'entreprise est excellente : les entreprises publiques et les opérateurs privés de grande taille représentent 80% des clients du secteur Power et 90% de ceux du secteur Transport. Ces proportions devraient limiter la sensibilité d'Alstom à des difficultés de paiement et de financement des projets; - La situation financière du groupe est très saine avec une trésorerie nette de 1,9 milliard d'euros à fin septembre 2009; - Sur le long terme, le groupe évolue dans un secteur en croissance, dopé par les besoins en infrastructures des pays émergents.

Faiblesses

- Sur le premier semestre 2009/2010, achevé fin septembre 2009, les prises de commandes ont continué à reculer : au cours de la période, le Groupe a enregistré des commandes de 7,1 milliards d'euros, en baisse de 54% par rapport au niveau exceptionnellement élevé du premier semestre de l'exercice précédent. Néanmoins, selon son dirigeant, le point bas des commandes aurait été atteint et le second semestre devrait marquer un rebond des commandes; - La reprise d'Areva T&D suscite des réactions, qui compliquent l'opération : l'Etat, actionnaire majoritaire d'Areva, est supposé avoir privilégié des repreneurs français au détriment de General Electric et Toshiba. Ce dernier pourrait déposer un recours devant le Conseil d'Etat. De plus, la scission d'Areva T&D, perçue comme un démantèlement, provoque la colère des représentants du personnel d'Areva et de certains politiques; - Supérieur à 2%, les investisseurs considèrent que le rendement de l'action n'est pas particulièrement attrayant.

La valeur et son secteur

Principales activités

Deux secteurs : Equipement de production d'Energie (70% du chiffre d'affaires) & Equipement de Transport (30%)

Le secteur

Comme ses concurrents, Alstom doit affronter un retournement de cycle dans les équipements de production d'électricité, car certains clients reportent leurs investissements. Le groupe helvético-suédois ABB a annoncé des commandes trimestrielles en baisse de 21% sur le troisième trimestre par rapport à la même période l'année dernière. Il est moins optimiste qu'Alstom car il affirme être incapable d'établir des prévisions. A l'inverse, les plans de relance favorisent l'activité de fabrication de matériel de transport ferroviaire. Dans un contexte toujours difficile, les acteurs réduisent leurs coûts. ABB vise des baisses de coûts de 2 milliards d'euros entre 2008 et 2010.

La valeur dans son secteur

Un des leaders mondiaux dans les infrastructures de production d'électricité et de transport ferroviaire. Le groupe doit affronter des géants mondiaux tels qu'ABB et Siemens.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action pâtit régulièrement du caractère cyclique de l'activité d'équipements destinés à la production d'électricité. - Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent de bien cerner les perspectives du groupe. - Bien surveiller les actions visant à contester le rachat d'Areva T&D.

Rémunération des actionnaires

Dernier dividende versé

1,12 euro par action

Taux de distribution des dividendes

29%

Taux de croissance du dividende par action

-30%

Rendement

2,6%

Estimation du prochain dividende par action

1,21 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

D'après la Fédération des industries mécaniques (FIM), la mécanique française a subi une chute historique de 15% de son chiffre d'affaires, à 98 milliards d'euros, en 2009. Ce secteur, qui emploie 650.000 personnes, a enregistré un recul de 5,5% de ses effectifs. Cette évolution n'est pas spécifique à la France. Elle a touché même le très puissant secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale. La machine-outil allemande (qui représente 920.000 salariés) a dû affronter un plongeon de 24,8% de ses facturations, à 160,1 milliards d'euros, un niveau inférieur à celui de 2006. Les usines allemandes ont tourné en moyenne à 70% de leur capacité l'an dernier, contre 89% un an auparavant. La branche a perdu 30.000 postes. C'est la pire performance depuis un demi-siècle. Ce secteur, très dépendant de la demande internationale, a pâti d'un retrait de 25,5% de ses exportations. La Chine est devenue le premier client étranger du secteur, avec une augmentation de 4,2% des ventes, à 10,3 milliards d'euros. Elle a ainsi devancé les marchés nord-américains (-30,6%) et français (-27,1%). Les commandes ont, elles, baissé de 38%.