La crise grecque pénalise les marchés

08/04/2010 - 17:43 - Option Finance

(AOF) - La question grecque n'en finit plus d'empoisonner les marchés. A Paris, le CAC 40 a cédé 1,2% pour retomber sous les 4 000 points, pénalisé par le regain d'inquiétude suscité par la situation financière préoccupante de la Grèce. La tendance est similaire sur les autres places européennes : le Foostie de Londres a perdu 0,88% tandis que le Dax de Francfort a abandonné 0,85%. Les valeurs bancaires ont été les principales victimes de ce nouvel accès de défiance. En repli de 3,35%, Dexiae a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 devant Société Générale (-3,14%), Credit Agricole (-2,29%) et BNP Paribas (-1,83%). Hors CAC 40, Natixis a reculé de 3,01%. Les investisseurs ont mal réagi à l'information de presse selon laquelle le déficit public 2009 de la Grèce allait être revu en hausse à 13,5%, voire 14,3% contre 12,9% attendu par Athènes. L'impact de cette rumeur sur les marchés est d'autant plus fort que depuis deux jours une autre rumeur circule selon laquelle la Grèce chercherait à se passer de l'aide financière du FMI en raison des contreparties trop contraignantes qu'il impose. Reflet direct de cette poussée de défiance, le rendement des obligations grecques à dix ans a atteint 7,423%. Ce niveau, qui n'avait jamais été atteint depuis l'adoption de l'euro par la Grèce en 2001, rend de plus en plus probable un changement de stratégie du gouvernement grec et une demande de sauvetage, estime Laurent Bilke, économiste chez Nomura. " Et nous nous attendons à ce qu'il l'obtienne de ses partenaires européens et du FMI ". Et le temps presse. Standard & Poor's a accentué encore la pression en déclarant que la Grèce risquait une dégradation si le coût de l'emprunt restait aussi élevé. En attendant une intervention salvatrice de l'Allemagne, de la France et du FMI, la crainte d'une contagion de la crise grecque aux autres pays de la zone euro également en proie à des difficultés budgétaires, comme le Portugal, l'Espagne ou l'Italie a fait plonger l'euro. La monnaie unique est passée sous les 1,33 dollar pour la première fois depuis deux semaines. (P-J.L)