CONOCO cède à Sinopec sa participation dans Syncrude

13/04/2010 - 13:25 - Option Finance

(AOF) - La compagnie pétrolière américaine ConocoPhillips, dans le cadre de son programme de cession d'actifs de 10 milliards de dollars, a annoncé la cession de sa participation de 9,03% dans Syncrude au chinois Sinopec pour 4,65 milliards de dollars. La transaction devrait être finalisée au troisième trimestre 2010. Syncrude, une co-entreprise opérée par Canada Oil Sands (36,74%), aux côtés d'Imperial Oil (25%), Petro Canada (12%), Nexen (7,23%) Murphy Oil (5%) Mocal Energy (5%) et Conoco, est la plus importante opération de production de pétrole extrait des sables bitumineux aux Canada. Le joint-venture détient des droits d'exploitation sur 102 000 hectares au nord de Fort Mc Murray. Selon la dernière publication de l'opérateur, la capacité de production de Syncrude est de l'ordre de 375 000 barils par jour, et ses réserves prouvées et probables évaluées à 5,1 milliards de barils de pétrole synthétique. En outre, souligne CM-CIC Securities dans une note, les "meilleures estimations" sont de 5,4 milliards de barils de ressources contingentes, et de 2,2 milliards de barils de ressources prospectives. Ainsi, le coût d'acquisition des réserves prouvées et probables par Sinopec ressort à 10,1 dollars/baril, souligne le broker. Si l'on attribue aux ressources contingentes une valeur deux fois moindre et aux ressources prospectives une valeur 5 fois moindre, le coût de l'acquisition ressort à 6,25 dollars/ baril, ajoute le bureau d'études. Cette transaction fait ressortir un prix d'acquisition bien supérieur à ceux payés ces dernières années par les compagnies internationales, dont Total et Shell, pour se positionner sur les sables bitumineux au Canada, observe le CIC-CM. Mais Sinopec achète des actifs de production, contrairement aux acquisitions précédentes, conclut la société de bourse.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Fitch Ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.