SODEXO : hausse des bénéfices, objectifs relevés

22/04/2010 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Sodexo a publié un bénéfice net de 227 millions d'euros au titre de son exercice décalé 2009-2010, en hausse de 3,7%. Le chiffre d'affaires s'est en revanche replié de 1,7% à 7,5 milliards d'euros. C'est toutefois plus qu'attendu par le marché, qui tablait sur un chiffre de 7,466 milliards. La marge opérationnelle consolidée a atteint 5,7%. Ces chiffres ont permis au groupe de restauration de revoir ses prévisions à la hausse. Sodexo anticipe ainsi désormais un résultat opérationnel compris entre 770 et 790 millions d'euros hors effets de change et une croissance comprise entre 0,5% et 1% de son chiffre d'affaires. Auparavant, le groupe tablait sur une activité stable et un résultat opérationnel compris entre 750 et 770 millions d'euros. Dans un communiqué, la direction s'est toutefois montrée prudente : malgré les "bonnes performances" du début d'exercice, Sodexo observe que la reprise économique est encore timide dans ses activités en Amérique du Nord et en Europe. Il ajoute que l'allongement dans les prises de décision par les clients retarde le démarrage effectif des nouveaux contrats. Enfin, il souligne qu'un "important effort d'investissement" dans le domaine des ressources humaines doit être maintenu sur le second semestre afin de mieux répondre aux besoins en offres globales de services, en particulier pour les grands clients nationaux et internationaux.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'activité du groupe s'appuie en grande partie sur des contrats à long terme, ce qui garantit une bonne visibilité sur les résultats. - Les deux tiers de l'activité et des profits du groupe sont réalisés auprès de donneurs d'ordres peu ou pas sensibles à la conjoncture : écoles et universités, prisons, hôpitaux ou encore administrations et collectivités publiques. - Le groupe est en phase de recentrage sur la " gestion des installations ", qui recouvre les domaines de l'énergie, des services traditionnels de gestion et d'entretien des bâtiments ainsi que des services généraux, au détriment du pôle restauration. - Si le marché de la restauration d'entreprise est mature, le marché du multiservice, qui consiste à proposer aux collaborateurs des entreprises clientes une offre variée sur le lieu de travail, recèle un fort potentiel. - La situation financière reste solide.

Les points faibles de la valeur

- Le taux de sous-traitance dans la restauration d'entreprise est déjà très élevé, ce qui limite la croissance de ce marché, par ailleurs devenu très concurrentiel. - L'absence de Sodexo dans la restauration commerciale concédée (les chaînes présentes dans les aéroports, gares, autoroutes...) réduit sa puissance d'achat auprès de ses fournisseurs. - Le groupe est en partie sensible au ralentissement conjoncturel : les suppressions d'effectifs, les restrictions de budget au niveau des entreprises et des dépenses de loisirs pèsent sur une partie de son chiffre d'affaires. - En tant que prestataire de restauration et de services, le groupe est exposé à certains risques en matière environnementale (crises alimentaires) et doit se conformer à des contraintes réglementaires d'hygiène et de sécurité. - Le groupe est toujours très prudent dans ses prévisions chiffrées, ce qui peut être source de déception pour le marché. - Le groupe avoue ne pouvoir " maîtriser totalement le calendrier " de son recentrage stratégique sur la " gestion des installations ".

Comment suivre la valeur

- Les deux tiers de l'activité de Sodexo étant peu sensible à la conjoncture, Sodexo est une valeur habituellement défensive. - Le groupe étant très présent en Amérique du Nord (40% du chiffre d'affaires), l'évolution du cours du dollar a une grande influence sur les résultats du groupe. - Si la croissance organique reste la priorité, Sodexo ne s'interdit pas de saisir de nouvelles opportunités d'acquisitions ciblées. - Le projet de cotation, été 2010, des services prépayés d'Accor, leader mondial devant Sodexo, est à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux entreprises

S'ils sont généralement confiants pour 2010, les acteurs du travail temporaire restent néanmoins prudents. Ainsi, les dirigeants de Manpower considèrent que le marché français ne devrait croître que de 5% cette année et qu'il ne devrait vraiment redémarrer que sur la seconde partie de 2010. Du côté des transports routiers, La Fédération du secteur estime que les volumes d'activité en 2010 devraient rester bas (-10% par rapport à ceux de 2008), que les prix devraient continuer à diminuer (de 5% à 15%) et que les acteurs devront subir une inflation de leurs coûts (de 3,6%), en particulier sur le plan des salaires. Le nombre de défaillances d'entreprises devrait rester élevé. Si, en 2009, le nombre de défaillances a diminué de 12%, de fortes disparités ont été constatées entre les entreprises artisanales (avec un salarié), qui ont bénéficié d'un recul de 26% du nombre de défaillances, et celles de deux salariés et plus, qui ont pâti d'un accroissement de 12% du nombre de défaillances.