ESSILOR : croissance organique de 2,5 % au premier trimestre

23/04/2010 - 08:13 - Option Finance

(AOF) - Essilor International a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 905,8 millions d'euros, en progression de 7,8%, en ligne avec les objectifs annoncés. " La croissance organique affiche une hausse de 2,5%, tirée par la forte progression des ventes dans les pays émergents ainsi que par un redressement progressif de l'activité dans les pays matures ", a expliqué le numéro un mondial de l'optique ophtalmique. L'effet de périmètre représente 5,1% : il est constitué pour 2,9% d'acquisitions organiques (laboratoires de prescription et distributeurs) et pour 2,2% de FGX International. Depuis janvier, le groupe a acquis 1,76 million de titres sur le marché pour un montant proche de 79 millions d'euros. " Ces opérations de rachats d'actions visent à compenser la dilution résultant, d'une part de la conversion des OCEANE, et, d'autre part, des émissions de titres dans le cadre des plans de paiements en actions au profit des salariés ", a expliqué Essilor. Conséquence du règlement de l'acquisition de FGX, des rachats d'actions et des effets de saisonnalité habituels, la dette nette du groupe s'élève à 360 millions d'euros à fin mars, correspondant à un ratio dette sur fonds propres d'environ 12%.

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Performances et stratégie

Chiffre d'affaires

Au 30.09.2009 : 2.468,5 millions d'euros (+8,4% en publié et - 0,4 % à données constantes) Au 30.06.2009 1.663,4 millions d'euros (+9,4%) Au 31.12.2008 : 3.074,4 millions (+5,7%)

Résultats

Au 30.06.2009, Résultat opérationnel : 281,9 millions (+7,7%); Résultat net part du groupe : 202,4 millions (+2,1%) Au 31.12.208, Résultat opérationnel : 514,5 millions (+2,0%) ; Résultat net (part du groupe) : 382,4 millions (+4,3%)

Prévisions

L'objectif d'une marge opérationnelle en amélioration pour 2009 a été confirmé. Pour l'ensemble de l'exercice 2009, Essilor devrait dégager un chiffre d'affaires publié en hausse, incluant une croissance organique à peu près nulle.

Stratégie

Essilor mène une politique de croissance externe extrêmement dynamique depuis plusieurs années. Cette stratégie s'est poursuivie en 2009. Le groupe a l'ambition de se développer dans les pays émergents en proposant des produits moins haut de gamme. Si sa stratégie a longtemps été de se concentrer sur les produits à forte valeur ajoutée en innovant, il cherche désormais à se tourner également vers des produits plus accessibles. Face à une conjoncture dégradée, le groupe a pris des mesures de restructuration en Norvège, aux Pays-Bas, au Japon et aux Etats-Unis. Au second semestre, Essilor va poursuivre ses efforts pour maîtriser encore davantage ses dépenses opérationnelles.

Evènements financiers

Essilor vient d'acquérir la société américaine FGX International pour 565 millions de dollars. C'est un distributeur américain de lunettes prémontées (ou " lunettes loupes "), modèles ne nécessitant pas de prescription ophtalmologique. Cette opération représente une première car jusqu'ici le groupe ne vendait que des verres de prescription chez les opticiens alors que désormais il accède à de nouveaux circuits de distribution : la grande distribution, les pharmacies, et les grands magasins. Dans le prolongement de ce rachat, Essilor va créer une branche nommée " OTC " autour de FGX, dans le but de réaliser de nouvelles acquisitions partout dans le monde, en dehors des États-Unis et du Canada.

Forces et faiblesses de la société

Forces

- Position de leader mondial bien affirmée car l'activité d'Essilor est deux fois plus élevée que celle de son challenger ; - L'entreprise est dotée d'une bonne capacité d'innovation : selon son dirigeant son portefeuille n'a jamais compté autant de nouveaux produits qu'aujourd'hui ; - L'activité du groupe bénéficie à terme du vieillissement de la population dans les pays développés et des problèmes visuels qui en résultent ; - Selon certains analystes, la dernière acquisition du groupe va lui permettre de doper ses ventes en élargissant sa clientèle ; - Sur la première partie de l'année, en dépit d'un ralentissement global du marché du verre ophtalmique, le groupe s'est développé en lançant de nouveaux produits et en procédant à des opérations de croissance externe ; - Face à la crise, le groupe s'en sort plutôt bien puisque la croissance de ses ventes a atteint 6,3% sur le troisième trimestre, 8,4% sur les neufs premiers mois de l'année et qu'il a confirmé ses objectifs annuels ; - Ses performances opérationnelles se sont améliorées sur le premier semestre. Elles restent très solides, même dans un environnement difficile ; - Essilor a continué à tirer partie de sa diversification géographique sur les neufs premiers mois : l'Asie/Océanie et l'Amérique du Nord affichent de belles progressions (+14,9% et +12,6% respectivement) alors que l'Europe a vu son activité reculer de 2,7%, du fait d'une situation qui reste difficile dans les pays nordiques, les pays de l'Est et les Pays-Bas. ; - La structure financière, extrêmement solide, procure au groupe une grande flexibilité lui permettant de mener des acquisitions grâce auxquelles il consolide ses parts de marché à travers le monde.

Faiblesses

- La croissance du chiffre d'affaires sur les neufs premiers mois résulte essentiellement d'un effet de périmètre (+5,9%) car la croissance organique a reculé de 0,4% ; - Le groupe est soumis aux effets de change car il réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollar : si les effets de change sont positifs sur les neufs premiers mois de 2009, en revanche, en 2008, Essilor a subi un effet de change négatif de 4 % ; - Le titre est relativement cher avec un cours qui représente 20 fois les bénéfices attendus sur 2009 ; - La stratégie d'acquisition très dynamique pèse sur les marges; - Le groupe est encore peu présent dans les pays émergents : La région Asie/Océanie ne représentait que 10,5% du chiffre d'affaires sur les trois premiers trimestres de 2009; - L'essor de la chirurgie ophtalmologique (qui concerne pour le moment plutôt les classes les plus aisées) menace l'activité des opticiens.

La valeur et son secteur

Principales activités

Fabrication de verres adaptés à tous les types de défauts visuels. La fabrication et la vente d'instruments d'optique (principalement appareils de taillage de verres finis et équipements de dépistage des défauts visuels) représente 5 % de l'activité.

Le secteur

Grâce à l'accroissement de la population mondiale, 1,2 milliard de nouveaux clients potentiels existeront d'ici 2030. Le secteur bénéficie d'autres tendances favorables à moyen-terme : du fait du vieillissement de la population dans les pays développés, le nombre de cas de presbytie (défaut visuel après 40 ans) va connaître une forte croissance à l'avenir. De plus, l'achat de lunettes est remboursé par les mutuelles, en Amérique du Nord et en Europe, régions qui concentrent la majeure partie de l'activité du groupe. Selon Essilor, les lunettes sans prescription représentent un marché qui croît deux à trois fois plus vite que son coeur de métier (de 4 % à 8 %, contre 2 % à 3 % pour la prescription).

La valeur dans son secteur

Numéro un mondial de l'optique ophtalmique

Comment suivre la valeur

- Apparenté au marché de la santé, la valeur est défensive : l'achat de lunettes, qui est à 90 % un acte de renouvellement, peut être reporté mais non annulé. - Les acquisitions, notamment dans les pays émergents, sont à surveiller. - Le groupe est facilement opéable car il ne possède pas d'actionnaire de référence et près de 91% de ses actions sont détenues par le public.

Rémunération des actionnaires

Dividende versé

0,66 euro par action

Taux de distribution des dividendes

36%

Taux de croissance du dividende par action

+6,5%

Rendement moyen 2009

2%

Estimation du prochain dividende par action

0,69 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

L'industrie du textile continue à subir des difficultés en France. Selon les données de l'Institut français de la mode (IFM), l'an passé, la consommation de vêtements et de textile a reculé de 3,2%, après avoir baissé de 3% en 2008. 2009 est la pire année pour le secteur depuis 1995, avec une chute de la consommation qui a même atteint 9% durant le troisième trimestre. Les clients sont de plus en plus sensibles aux prix. Pour s'adapter, les professionnels ont proposé des offres promotionnelles avant même les soldes. L'IFM considère que les ventes à prix réduits ont représenté 31% du chiffre d'affaires des distributeurs en 2009 contre 18,5% il y a dix ans. La baisse de la demande n'affecte pas seulement la France et les pays européens. Le textile indien est également mis à mal par la crise, du fait de sa dépendance vis-à-vis des exportations, qui représentent environ 35% de son activité. Pour la première fois en 2009, les ventes à l'export ont subi une contraction du fait du recul de la demande en Europe et aux Etats-Unis.