MICHELIN veut investir 2 milliards d'euros dans les pays émergents

02/06/2010 - 09:29 - Option Finance

(AOF) - Michelin veut investir 2 milliards de dollars dans les pays émergents d'ici à 2012 selon les informations des "Echos". Le fabricant de pneumatiques cherche à augmenter ses capacités dans ces pays pour combler son retard par rapport à ses concurrents. Le français veut notamment se renforcer en première monte, c'est-à-dire l'équipement de véhicules neufs. Il s'intéresserait tout particulièrement aux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Comment suivre la valeur Michelin

Performances et stratégie

- Chiffre d'affaires : Au 31.12.2009 : 14.807 millions d'euros (-9,8%) Au 31.12.2008 : 16.408 millions d'euros (-2,7%) - Résultats : Au 31.12.2009, marge opérationnelle avant produits et charges non récurrents : 5,8% ; résultat net du groupe : 104 millions d'euros (-70,9%) Au 31.12.2008 : marge opérationnelle à 5.6% ; résultat net du Groupe : 357 millions d'euros (- 54%) -Prévisions : le groupe reste très vigilant pour 2010 car il considère que la visibilité sur les marchés et la hausse des matières premières, notamment du caoutchouc naturel, incitent à une grande prudence. Il n'a donc communiqué aucune prévision chiffrée. - Stratégie : Préserver ses atouts et accroître son leadership constituent les priorités du groupe pour 2010. Il va donc poursuivre ses efforts d'innovation, sa maîtrise des coûts et renforcer son potentiel de développement futur avec des projets d'investissement dans les pays de croissance. Le groupe a trois priorités stratégiques inscrites dans son plan de compétitivité "Horizon 2010 " : (i) le développement à l'Est, sur les marchés en forte croissance, (ii) la différenciation de ses produits et services grâce à l'innovation et (iii) l'amélioration de sa compétitivité. Dans ce but, Michelin cherche à poursuivre la baisse de ses effectifs. Ayant un trop grand nombre d'usines de petite taille, Michelin a arrêté la production à Opelika dans l'Alabama et à Ota au Japon. Il réorganise également trois usines en France. Au total, les effectifs mondiaux ont été réduits de 7,1% en 2009 à 109.200 personnes. En France le plan de départ en retraite anticipée devrait concerner 1.800 à 1.900 personnes. - Evènements financiers : Cette année, le groupe prévoit de réaliser plus de 1,1 milliard d'euros d'investissement, contre 672 millions déboursés en 2009. Il va reprendre en priorité ses projets de développement au Brésil, en Inde et en Chine. Pour suivre la forte croissance dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), Michelin a prévu d'y doubler ses capacités de production de pneus pour voitures d'ici à 2012 et d'augmenter de 40% celles de ses pneus pour camions. • Forces et faiblesses (risques) de la société - Forces : - Le groupe bénéficie d'une marque très forte lui permettant de relever ses prix pour affronter la crise : en 2009, le mix-prix a eu un impact significativement positif (+5,7%). La baisse de chiffre d'affaires a donc été limitée à 9,8% alors que les volumes ont reculé de 14,8% ; - Il dispose d'une bonne capacité de recherche et d'innovation, qui lui confère un avantage stratégique indéniable dans un contexte extrêmement concurrentiel ; - Le renforcement de l'activité de recherche et développement en 2009, en dépit de la crise, souligne la vision à long terme du groupe ; - La grande partie de son activité est réalisée sur le marché des pneus de remplacement, qui est moins cyclique que celui de la première monte ; - Une gestion des coûts très rigoureuse et un effet mix-prix positif ont permis au groupe d'améliorer sa marge opérationnelle (passée de 5,6% à 5,8%), ce qui constitue un réel exploit dans un environnement très dégradé ; - Sur l'année 2009 plusieurs éléments positifs ont permis de limiter la détérioration des performances opérationnelles ; - Le ratio d'endettement net sur fonds propres a atteint un niveau historiquement bas en 2009 à 55%, grâce, notamment, à la maîtrise des besoins en fonds de roulement et au pilotage des dépenses d'investissement. Ces actions ont permis à Michelin de générer un cash-flow libre positif de près de 1,4 milliards d'euros, alors qu'il était négatif de 359 millions en 2008 ; - Le groupe a maintenu son dividende à 1 euro par action malgré la forte dégradation de ses performances. - Faiblesses : - Le groupe a souffert d'un environnement particulièrement défavorable en 2009 : Le marché mondial du pneumatique a reculé de 14,8% en 2009. Sur les quarante dernières années, la plus forte baisse que Michelin a connu remonte à 1977. Elle s'élevait alors " seulement " à 4,5 %. - La forte baisse des volumes vendus combinée à une sous-utilisation des capacités industrielles ont conduit à une détérioration du résultat opérationnel l'an passé ; - Dans l'activité Poids Lourds, les difficultés demeurent : le groupe ne constate pas encore de reprise, contrairement au marché du véhicule de tourisme, qui bénéficie d'un rebond des remplacements de pneus ; - Sur 2010, l'évolution du cours des matières premières devrait avoir un impact négatif alors qu'il a eu un impact favorable de 318 millions sur le profit opérationnel en 2009. • La valeur et son secteur - Principales activités : Trois types de produits : les pneumatiques, tourisme & navigation (cartes, guides et produits numériques) & Accessoires (casques, enjoliveurs). La répartition du chiffre d'affaires est la suivante : tourisme, camionnette & distribution associée : 56% du CA ; Poids lourds : 30% ; Activités de spécialités (avions, génie civil, cartes, guides, produits associés) : 14% - Le secteur : Le concurrent de Michelin, le japonais Bridgestone, a affiché un léger profit en 2009 de 1 milliard de yens (8 millions d'euros). Il prévoyait initialement une perte de 10 milliards de yens (817 millions d'euros) mais un strict contrôle des coûts lui a permis de revoir ses prévisions à la hausse. Pour 2010 Bridgestone prévoit une amélioration de la conjoncture mais s'inquiète de l'évolution des cours des matières premières - L'américain Goodyear a affiché des pertes de 375 millions de dollars (260 millions d'euros) en 2009, pour un chiffre d'affaires en recul de 16,3% à 16,3 milliards de dollars (11 milliards d'euros). Pour accroître sa rentabilité, la firme a supprimé 5.700 postes de travail, soit 7% de ses effectifs. - La valeur dans son secteur : Leader mondial des pneumatiques avec 17,1% du marché mondial en valeur. - Comment suivre la valeur : En tant qu'équipementier automobile, les performances du groupe sont étroitement liées à celle du marché automobile mondial (du fait de sa diversification géographique) qui impacte son activité de première monte. - L'activité de remplacement est sensible aux évolutions de l'économie, en particulier au taux de chômage et à l'évolution du PIB. - L'évolution du cours des matières premières est également à surveiller de près : le caoutchouc naturel représente près du tiers de ses achats de matières premières en valeur et les noirs de carbone et les matières premières entrant dans la fabrication du caoutchouc synthétique (dérivées du pétrole) en représentent 40%. • Actionnaires : • Dividendes versés : 1 euro par action sur les résultats 2009 • Taux de distribution des dividendes : 57% contre 40,7% sur résultats 2008 • Taux de croissance du dividende par action : stable • Rendement (dividendes / Cours) 1,8% • Estimations de dividendes par action : 1,23 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

La concentration du secteur est en marche : Faurecia a repris l'américain Emcon Technologies (échappement) et il négocie l'acquisition des usines allemandes du plasturgiste Plastal. Les acteurs prévoient un redémarrage du marché en 2010. L'allemand Continental estime que son chiffre d'affaires devrait progresser de 5% au moins en 2010 (contre -17% l'an passé) et que son résultat d'exploitation devrait bénéficier d'une nette progression. Son compatriote Bosch vise une progression d'au moins 10% de son chiffre d'affaires dans l'automobile, son principal secteur d'activité, et un résultat légèrement positif cette année. Valeo vise en 2010 un taux de marge opérationnelle proche du double de celui enregistré en 2009 (1,8%). Il mise beaucoup sur la reprise en Amérique du Nord et sur une nouvelle amélioration en Asie. Quant à Faurecia, il compte renouer avec les bénéfices cette année grâce aux pays émergents. Néanmoins, en France, les réductions d'effectifs devraient se poursuivre, après la disparition de 35.000 emplois en 2009. La filière pourrait encore réduire ses effectifs de 40.000 à 50.000 personnes dans les deux années à venir.