(AOF) - Les marchés européens ont rechuté cette semaine ; les mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de mai leur auront été fatals. Cette statistique a renforcé les craintes des investisseurs à propos du caractère pérenne de la croissance. L'indice CAC 40 a fini à 3455,61 points, soit une perte de 1,69% en cinq séances, dont -2,86% vendredi. Le Dow Jones s'apprête à clôturer la semaine sur un repli hebdomadaire de 1,03% à 10 032,34 points. L'espoir semblait pourtant permis avant ce vendredi fatidique. Mardi, les indices ont pratiquement effacé leur perte à la clôture grâce à un ralentissement plus faible que prévu de la croissance dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis en mai. Un scénario qui s'est répété le lendemain grâce à la progression plus forte que prévu des promesses de ventes dans l'immobilier aux Etats-Unis. Les places européennes ont ensuite progressé nettement jeudi après la vigoureuse fin de séance de Wall Street la veille. La statistique économique la plus attendue de la semaine, les chiffres du marché du travail aux Etats-Unis, est ressortie en dessous des attentes. 431 000 emplois ont été créés en mai, contre 513 000 attendus selon le consensus Reuters. Mais les investisseurs ont surtout été déçus par le faible nombre d'emplois créés dans le secteur privé, 41 000 contre 190 000 prévus. L'essentiel des créations de postes s'explique par les recrutements dans la fonction publique en vue du recensement décennal. Sur le plan des valeurs, les investisseurs ont continué de délaisser les valeurs bancaires. Société Générale a reculé de 11,15% en cinq séances, BNP Paribas de 8,19% et Crédit Agricole de 6,32%. Elles ont notamment été pénalisées par le rapport de la BCE selon lequel les banques de la zone euro risquent de devoir inscrire dans leurs comptes 195 milliards d'euros de dépréciations supplémentaires d'ici à la fin 2011. En revanche, les valeurs technologiques se sont bien comportées. STMicroelectronics a affiché l'une des plus fortes hausses hebdomadaires de l'indice CAC 40 avec un gain de 3,10%. Le fabricant de semi-conducteurs a bénéficié des commentaires positifs de sa direction sur son activité et des relèvements de recommandation de Société Générale et d'UBS de Vendre à Neutre vendredi. Sur le marché des changes, l'euro est tombé vendredi à 1,1993, à son plus bas depuis mars 2006.