SOCIETE GENERALE rachète à BPCE la Société Marseillaise de Crédit

14/06/2010 - 08:44 - Option Finance

(AOF) - Crédit du Nord, filiale de la Société Générale, et BPCE sont entrés en négociations exclusives en vue de l'acquisition de la Société Marseillaise de Crédit par Crédit du Nord. Le prix envisagé pour cette transaction est de 872 millions d'euros, le dividende 2009 restant acquis au vendeur. Fondée en 1865, la Société Marseillaise de Crédit est un acteur bancaire du Sud-Est de la France, où elle bénéficie d'un fort ancrage régional et d'une marque reconnue. Disposant de 144 agences, la Société Marseillaise de Crédit compte près de 200 000 clients et emploie plus de 1 400 collaborateurs. Cette opération s'inscrirait dans la stratégie de développement de Crédit du Nord, qui s'appuie sur un réseau unique de banques régionales de proximité, a souligné Société Générale. L'opération serait financée par augmentation de capital souscrite par Société Générale. L'impact Tier one pour le groupe Société Générale de cette opération entièrement financée sur ses fonds propres, est estimé autour de 20 points de base. Crédit du Nord et BPCE vont poursuivre leurs travaux et engager les processus d'information-consultation des instances représentatives du personnel. La réalisation de cette opération sera soumise à l'approbation des autorités réglementaires compétentes.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Performances et stratégie

- Chiffre d'affaires : Au 31.12.2009 : Produit Net Bancaire : 21.730 millions d'euros (-0,6%) 31.12.2008, Produit Net Bancaire : 21.866 millions (-3.9%) - Résultats : Au 31.12.2009 Résultat d'exploitation : 116 millions d'euros (-97%) ; Résultat net part du groupe : 678 millions d'euros (-66,3%) Au 31.12.2008, Résultat d'exploitation : 3.683 millions (-47.2%) Résultat net part du groupe : 2.010 millions d'euros (+112%) - Prévisions : Le groupe anticipe un net rebond de ses résultats financiers en 2010, à la faveur de l'apurement progressif du poids de la crise financière. - Stratégie : En 2009 le groupe a retenu 4 priorités : -(1) maintenir un niveau élevé d'engagement auprès de ses clients, notamment en France -(2) Repositionner les métiers les plus touchés par la crise, en particulier en réduisant les risques de la Banque de financement et d'Investissement ; -(3) Renforcer sa structure financière, grâce à une augmentation de capital de 4,8 milliards d'euros à l'automne 2009 ; -(4) Poser les bases d'un plan de transformation de l'entreprise pour affronter les nouvelles normes, qui vont faire peser certaines exigences sur le secteur bancaire. Un nouveau plan stratégique a été adopté pour l'horizon 2015, intitulé " ambition 2015 ". Présenté en détails en juin prochain, il suppose l'accélération de l'intégration des réseaux français (dont le Crédit du Nord et Boursorama), le développement à l'international, un renforcement de la culture du risque et une mutualisation des moyens. L'informatique, qui compte pour un peu moins de 20% des coûts de la Société Générale, va être unifiée, en France comme à l'international. - Evènements financiers : La Banque réorganise ses activités en Russie. Ses deux réseaux dans ce pays, Rosbank et BSGV, vont fusionner au sein d'une nouvelle entité que le groupe détiendra à 81,5%. Les filiales spécialisées dans le crédit à la consommation et le crédit immobilier lui seront apportées. Grâce à une augmentation de capital de 4,8 milliards d'euros, la banque a pu rembourser l'apport de 3,6 milliards d'euros consenti par l'Etat français. L'appel au marché a été aussi motivé par les décisions du sommet du G20 de Pittsburgh, qui prévoient de définir de nouvelles règles sur la qualité et le montant des fonds propres l'an prochain, pour les appliquer d'ici fin 2012. • Forces et faiblesses (risques) de la société - Forces : - Le groupe occupe des positions de premier plan dans ses différentes activités ; - Il est engagé dans une réorganisation, notamment dans la banque d'investissement, qui devrait lui permettre de mieux contrôler ses risques. - En 2009, le groupe a généralement enregistré de bonnes performances commerciales ; - L'activité de Réseaux en France a particulièrement bien résisté sur les neufs premiers mois de l'année : le produit net bancaire a augmenté de 1%, à 7,3 d'euros en France, et 96.000 comptes à vue de particuliers ont été ouverts sur notre territoire ; - La banque de financement et d'investissement (BFI) a renoué avec les bénéfices à hauteur de 623 millions d'euros en 2009, alors qu'elle était en perte de 1,9 milliards d'euros à fin 2008 ; - Le succès de l'augmentation de capital, largement sursouscrite, souligne la confiance des investisseurs ; - Le ratio de solvabilité financière " tier one " de la Société Générale s'est amélioré en un an : il s'élevait à 10,7% à fin 2009. - Faiblesses : - La Société Générale pâtit d'une image ternie par l'affaire Kerviel, les stock-options qui devaient être initialement attribuées à ses dirigeants en pleine crise et les pertes divulguées en gestion d'actifs. A ces affaires s'ajoute la démission du responsable de la banque de financement et d'investissement, Jean-Pierre Mustier visé par une procédure de l'AMF qui le soupçonne de " manquement d'initié " pour des opérations de l'été 2007; - Sur l'année 2009, le coût du risque commercial est demeuré à un niveau élevé, à 117 points de base. Ce coût a été multiplié par plus de deux fois et demie en un an pour la branche banque de détail à l'international, et même par 4 en Russie ; - Le taux de rentabilité des fonds propres (ROE) est très bas à 0,9 %, même si la Banque maintient un objectif de 15 % à long terme ; - Le profit réalisé par la Société Générale est neuf fois moins élevé que celui de BNP Paribas, sa principale concurrente, car la Banque demeure pénalisée par le poids de ses actifs toxiques. Les pertes et décotes sur son portefeuille d'actifs toxiques se sont établies à 4,3 milliards d'euros sur l'année, essentiellement du fait de la détérioration du marché immobilier résidentiel aux Etats-Unis. - La Société Générale détient encore 35 milliards d'euros d'actifs à risque, un montant équivalent à près de 90% de ses fonds propres ; - La banque pâtit de sa présence en Europe Centrale et Orientale, où elle affiche un recul d'activité significatif. Cette zone connaît une dégradation du risque ; - Le recul des performances a provoqué une nette diminution du dividende qui recule de 79% pour s'établir à 0,25 euros par action. • La valeur et son secteur - Principales activités : Banque de détail & services financiers (69% du Produit Net Bancaire); Gestion d'Actifs & Services aux investisseurs (13%); Banque de Financement & d'Investissement (18%). - Le secteur : Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. - La valeur dans son secteur : Une des premières banques de réseau en Europe - 5e banque gestionnaire d'actifs de la zone euro avec 336 milliards d'euros d'actifs gérés (à fin décembre 2008) et 3e acteur européen par les actifs en conservation - Comment suivre la valeur : En tant que valeur financière le titre est sensible à (i) l'évolution des taux d'intérêt, (ii) l'état des bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) le niveau de consommation et d'épargne des ménages qui influera sur les performances de la banque de détail, représentant une grande partie du Produit Net Bancaire. - La charge du risque, qui reste élevée, est à surveiller étroitement. - Examiner le nouveau plan stratégique, présenté en juin prochain. • Actionnaires : • Dividendes versés : 0,25 euro par action • Taux de distribution des dividendes : 56% • Taux de croissance du dividende par action : -79% • Rendement (dividendes / Cours*) : 0,6% *cours moyen depuis début 2010 • Estimations de dividendes par action : 1,23 euro en 2010

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Dans l'attente d'un nouveau cadre réglementaire, qui pourrait ralentir le développement de la banque d'investissement sous de nouvelles règles prudentielles plus exigeantes en fonds propres, les banques adoptent une attitude prudente. Les plus solides se concentrent sur le renforcement de leurs fondamentaux et l'absorption de leurs acquisitions récentes. Les plus fragiles, comme le franco-belge Dexia, le britanniques RBS ou l'allemand Commerzbank, tentent de faire face et de prouver leur viabilité. Plusieurs éléments de fragilité demeurent. Premièrement, les créances douteuses pénalisent la qualité du bilan de ces acteurs, comme le souligne le Fonds monétaire international (FMI). Ce dernier estime que, à fin 2009, les banques n'ont comptabilisé que 40% des dépréciations. Avec une reprise qui prend du temps, de nouvelles défaillances d'entreprises pourraient alourdir le portefeuille de créances douteuses. De plus, l'agence de notation Fitch Ratings considère que l'évolution du marché immobilier reste une menace pour les banques, particulièrement au Royaume-Uni et en Irlande.