Les dettes d'entreprises plus attractives que les oblig. d'Etat

21/06/2010 - 11:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - L'un des paradoxes de cette reprise économique mondiale réside dans la comparaison entre la santé des entreprises et celle des Etats. Dans les pays développés, les plans de relance mis en oeuvre par les Etats en réponse à une chute forte et synchronisée de la demande privée se traduiront aujourd'hui par des entreprises solides, du moins celles qui ont survécu, et des Etats très affaiblis par leur endettement. La crise grecque a souligné le besoin de plans de réduction des dettes publiques crédibles, suffisamment courageux pour éviter la spirale de l'endettement à moyen terme, mais aussi suffisamment graduels pour ne pas être récessifs. Les marchés ont beaucoup douté en s'inquiétant des répercussions sur la croissance mais les experts, notamment ceux de l'OCDE, ont maintenu leurs prévisions de croissance, et les ont parfois augmentées tant la baisse de l'euro et la prolongation de politiques monétaires accommodantes sont favorables aux économies européennes. A cet égard, les résultats des entreprises du premier trimestre ont confirmé par la microéconomie les premiers chiffres macroéconomiques. Les chiffres d'affaires en nette amélioration annoncent notamment une poursuite du rebond de la profitabilité. Les analystes ont révisé en hausse les perspectives de croissance bénéficiaires pour 2010 à 40 % et établissent une première estimation supérieure à 20 % pour 2011. Cette amélioration de la santé financière des entreprises se traduit également dans les taux de défaut en baisse, désormais en dessous de 10 % pour le haut rendement depuis un an et dont les agences prévoient des niveaux inférieurs à 3 % pour l'année à venir. Concernant le marché du "crédit", l'élargissement des marges de crédit des entreprises, par effet de contagion, fournit donc une intéressante opportunité d'investissement dans la dette des entreprises de qualité ou de haut rendement. La sélection des émetteurs et la diversification des portefeuilles restent la clé du succès d'une telle politique de placement, en attendant que les dettes d'Etat solides apportent des taux de rendement plus attractifs que les quelque 2,5 % à 3 % offerts actuellement en zone euro. Jean-François Boulier, président du directoire d'Aviva Investors France