Scepticisme des professionnels de la finance quant à la taxe bancaire

23/06/2010 - 14:06 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les résultats de l'enquête eFinancialCareers.fr, menée en ligne auprès de 279 banquiers et professionnels de la finance français entre le 14 et le 18 juin 2010, révèlent un certain niveau de scepticisme puisque près des deux tiers des répondants (65%) pensent que le G20 ne parviendra pas à introduire une taxe bancaire internationale d'ici un an. Une enquête similaire menée au Royaume-Uni montre que 57% des professionnels de la finance britanniques partagent cet avis. Par ailleurs, 71% des répondants français estiment que le Canada et l'Australie ont tort de s'opposer à une taxation bancaire mondiale. L'enquête menée au Royaume-Uni révèle une tendance opposée puisque 63% des britanniques interrogés soutiennent la position canadienne et australienne. La plupart des professionnels qui soutiennent le Canada et l'Australie pensent que la taxe bancaire mondiale est ciblée de manière injuste, la dette publique ne résultant pas uniquement des problèmes rencontrés par le secteur bancaire (selon 49% des répondants français et 57% des britanniques). D'autre part, 78% des professionnels de la finance français interrogés considèrent que la taxation devrait être étendue à l'ensemble de l'industrie financière (sociétés de gestion, assurance, hedge funds...). Le scepticisme semble aussi entourer les questions de rémunérations puisque 81% des répondants pensent que le G20 et le Conseil de stabilité financière (FSB) ne seront pas capables de parvenir à un accord mondial sur la réforme des rémunérations d'ici un an, un avis partagé par 73% des professionnels de la finance britanniques interrogés par eFinancialCareers. Cependant, plus de la moitié des répondants français (55%) sont convaincus que le G20 parviendra à imposer le renforcement des capitaux propres des institutions financières d'ici un an et 71% pensent que cela ne pénalisera pas plus les banques françaises que ses concurrentes étrangères. En ce qui concerne le projet de loi sur la régulation financière qui a été examiné ce mois-ci par les députés, presque deux tiers des répondants (65%) craignent qu'il soit inutile car uniquement à l'échelle nationale, alors que seuls des accords internationaux peuvent permettre de réguler efficacement les marchés financiers. Parmi les réformes en cours de réflexion, les trois dossiers perçus comme prioritaires par les répondants sont : la régulation des marchés des dérivés (mentionnée par 28% des personnes interrogées), le contrôle des agences de notation (pour 24%) et la régulation des hedge funds (pour 17%). L'encadrement des rémunérations est considéré comme un sujet de moindre importance puisque cité par seulement 5% des répondants.