AIR FRANCE-KLM anticipe 4390 départs d'ici 2013 (presse)

24/06/2010 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Air France s'attend au départ de 4 390 salariés sans licenciement d'ici à mars 2013. Ces départs correspondraient au gel des embauches, au non-remplacement des départs à la retraite et au plan de départs volontaires de 1 765 personnes équivalents temps pleins en 2010, croit savoir "La Tribune". Les départs se répartiront sur trois exercices: 2 436 en 2010-2011 (clos fin mars 2011), 834 en 2011-2012, et 1 121 en 2012-2013, précise le quotidien. "Selon un rapport du CCE, cela entraînerait, en mars 2013 (fin de l'exercice 2012-2013), une baisse des effectifs de 16,3% par rapport à mars 2008 (avant le début de la crise), à 47 694 emplois. Soit 9 321 de moins en cinq ans", explique le journal. Ce document devait être présenté jeudi au comité central d'entreprise mais sa communication été reportée à juillet pour cause de grève, précise "La Tribune".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Air France bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. La compagnie aérienne est la première à adapter son offre à une clientèle qui met l'accent sur le prix plutôt que sur le confort. - Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam. - L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs. Air France bénéficie d'une des plus fortes expositions aux pays émergents avec près de 40% de son chiffre d'affaires passager contre environ 20% pour British Airways et Lufthansa.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers alors que le prix du billet est devenu le premier critère du passager. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe. Les couvertures auront encore un effet négatif en 2010. Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012.

Comment suivre la valeur

- Air France KLM est considérée comme une valeur de retournement. Mais seules une reprise vigoureuse du trafic dans les prochains mois ou l'annonce d'une opération de consolidation sont susceptibles de soutenir le titre. - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs et au climat général (guerres, craintes d'attentats, épidémies). - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact. L'issue de la crise passera par la consolidation du secteur. Air France-KLM en sera un acteur de poids. Le marché spéculait récemment sur un resserrement des liens avec JAL. Le marché spécule aussi régulièrement sur un éventuel retour en Bourse de la filiale Amadeus. Selon les analystes financiers, une telle opération pourrait ajouter 2 euros par action à la valeur actuelle de la compagnie aérienne.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.