Orchidée: des tensions monétaires qui devraient à profiter à l'euro (vs $)

12/07/2010 - 10:31 - Option Finance

(AOF / Funds) - Alors que les Etats européens ont pris quasi unanimement le chemin de la rigueur budgétaire et de la réduction des dépenses publiques, acceptant un scénario de croissance durablement ralentie, tout en profitant du repli de l'euro, les Etats-Unis persistent dans leur volonté de soutenir leur économie, mais se trouvent désormais confrontés à l'amenuisement de leurs marges budgétaires et au risque de ralentissement de la demande de leurs principaux partenaires économiques, observe Orchidée Finance, craignant que les contradictions de ces deux politiques provoquent des tensions monétaires. Les deux camps ayant intérêt à l'affaiblissement de leur devise, note le gestionnaire, les taux d'intérêt ne sont pas près de remonter d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et, par ailleurs, les Etats Unis, et donc le dollar, semblent être redevenus, au moins provisoirement, l'épicentre concentrant les inquiétudes des marchés financiers, ce qui est susceptible d'apporter un peu de répit à l'euro, et aux marchés européens. L'euro a déjà profité un peu de la première quinzaine de juin, marquée par un net rebond des indices, notamment en Europe, où les craintes liées à la situation des dettes souveraines des pays les plus endettés se sont estompées avec la généralisation des plans de réduction des déficits publics et la détermination de la BCE à poursuivre sa politique interventionniste. Conséquence : la monnaie unique a tiré avantage de cette situation pour regagner du terrain face au dollar, à la faveur du rachat de positions short, tandis que les banques européennes s'adjugeaient des gains significatifs. Mais, cette remontée des indices n'a pas duré, en raison des craintes d'un ralentissement de la croissance dans les deux premières puissances économiques mondiales : "en Chine, plusieurs indicateurs ont attesté d'une décélération du rythme de la croissance, sous l'effet notamment des mesures gouvernementales visant à limiter les crédits à l'économie et les crédits immobiliers. Cette décélération a eu un impact immédiat sur le prix des matières premières et en conséquence sur les titres des sociétés des secteurs afférents" relève le gestionnaire. La situation aux Etats Unis est apparue également inquiétante : la reprise du marché de l'immobilier donne des signes clairs d'essoufflement, tandis que le rythme des créations d'emploi, neuf mois après le début de la reprise, est redevenu positif, mais reste insuffisant pour assurer une diminution du taux de chômage.