Dettes des Etats européens devraient revenir en grâce vers fin juillet

12/07/2010 - 18:00 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés oscillent régulièrement entre peur et avidité, ce qui les amène à des erreurs de jugement dans les deux cas. Actuellement, l'aversion au risque a conduit les spreads souverains à des niveaux exagérément élevés et a probablement entraîné le rendement des obligations des Trésors allemand et américain 75 à 100 pdb en dessous de ce qu'il devrait être. [-73]· partir de fin juillet, les facteurs qui ont pénalisé les dettes souveraines de la zone euro devraient se dissiper" juge Crédit Agricole. "Nous n'allons pas affirmer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles pour la dette des pays de la zone euro. Nous craignons en particulier que la crise de la dette souveraine ne se traduise par une remontée plus marquée du coût de financement des banques que cela n'a été le cas jusqu'ici (...)" estime le gestionnaire, reconnaissant que son scénario implique une hausse assez marquée des taux allemands. "Fondamentalement, nous trouvons plusieurs motifs de satisfaction dans la situation actuelle. Tout d'abord, la croissance ne semble pas avoir été impactée trop fortement par les évènements - du moins jusqu'à présent. Ensuite, la pression de la dette a conduit à une accélération de la consolidation budgétaire, afin de réduire le risque de spirale d'endettement. Enfin, il est de plus en plus clair que l'union monétaire est de plus en plus un processus au moins autant politique qu'économique. Il nous semble que les coûts économiques sont limités, au regard des bénéfices politiques pour les pays du coeur de la zone euro. [-73]· force de détermination, ces pays et la BCE ont su se ménager une fenêtre pour réformer des institutions politiques et économiques clairement imparfaites" nuance cependant Crédit Agricole. "Les spreads souverains sont élevés et offrent de nombreuses opportunités. D'après nos contacts, les investisseurs de la zone euro en sont conscients, même s'il leur est difficile de profiter de ces opportunités de peur d'une dégradation supplémentaire des prix. Cette opinion n'est toutefois pas partagée par les investisseurs hors UE. Ces derniers analysent l'UEM sous un angle essentiellement économique, ce qui les amène à considérer l'Europe comme une zone monétaire sous-optimale gérée par un ensemble particulièrement confus d'institutions politiques" conclut-il.