L'économie mondiale pourrait goûter à la déflation (JP Morgan AM)

20/07/2010 - 11:33 - Option Finance

(AOF / Funds) - La pause estivale permettra de réfléchir à plusieurs questions : les craintes déflationnistes vont-elles porter un coup d'arrêt aux matières premières ? L'assouplissement quantitatif peut-il faire son retour ? "Il est clair qu'une stabilité/hausse des prix des actifs demeure une composante essentielle de la reprise économique", note David Shairp de JP Morgan AM. "Les niveaux de valorisation importent-ils ? Si c'est semble-t-il le plus profond désespoir qui prévaut du côté des investisseurs, les valorisations des marchés actions demeurent cependant attractives." "Vendredi, et alors que la séance boursière en Europe touchait à sa fin, la forte chute des marchés a fait suite à la nouvelle déception causée par les statistiques économiques américaines. L'indice de confiance des ménages de l'Université du Michigan est tombé à son plus bas niveau en 12 mois, emboitant ainsi le pas aux indices du secteur manufacturier de la Fed de Philadelphie et de la Fed de New York qui s'étaient déjà détériorés de manière alarmante un peu plus tôt dans la semaine. Toutes ces enquêtes tendent à indiquer que l'indice ISM est susceptible de repasser en-dessous du niveau au combien important des 50 points qui marque la différence entre croissance et contraction." "En conséquence de quoi, plusieurs économistes ont abaissé leurs prévisions de croissance du PIB réel au second trimestre à 2,0% - 2,2% en rythme annuel, soit bien en-deçà du consensus Bloomberg de 3,3%. Les minutes de la réunion de politique monétaire du FOMC ont d'ailleurs pris acte de ce ralentissement économique puisqu'elles ont révélé une révision à la baisse à 3% - 3,5% des prévisions de croissance du PIB réel de la Fed en 2010. Tout ceci nous conduit au désagréable sentiment que l'économie mondiale se dirige tout droit vers la déflation. Les prix à la consommation outre-Atlantique ont modestement reculé de 0,1% en mois glissant (m/m) en juin mais, pour la première fois depuis mars 1956, les prix s'établissent désormais en baisse en termes annualisés sur deux ans. De plus, la croissance de la base monétaire américaine est au point mort, tout comme l'agrégat M1. Il s'agit là désormais d'un phénomène mondial : la croissance monétaire a fortement ralenti, l'agrégat de masse monétaire M3 enregistrant même une contraction aux Etats-Unis et dans la zone euro par rapport à l'an passé", détaille le gestionnaire. Dans le même temps, ajoute-t-il, l'indice Baltic Dry est retombé à un niveau qui n'avait plus été le sien depuis mars 2009 et a plongé de 85% par rapport à son niveau record de mai 2008, tandis que le rendement de l'emprunt d'Etat américain à deux ans a touché le niveau le plus bas de son histoire à 0,59%. Tout cela est d'ailleurs confirmé par notre mesure interne d'alerte de la déflation.