Dynamique défavorable à un retour à la hausse des rendements (Raiffeisen)

21/07/2010 - 15:22 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Ces dernières semaines, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont enregistré un repli brutal, allant jusqu'à passer sous la barre des 3%. Fondamentalement parlant, il convient par conséquent de les classer parmi les valeurs chères. Actuellement, la dynamique du mouvement baissier (et, par voie de conséquence, de la tendance haussière des cours obligataires) est toutefois clairement défavorable à un retour à la hausse des rendements", note le rapport trimestriel des marchés financiers internationaux de Raiffeisen Capital Management pour le mois de juillet. "Ces dernières semaines, les obligations d'entreprises ont pâti de la détérioration de l'indice de confiance des investisseurs. Leurs primes de rendement par rapport aux obligations d'État n'ont toutefois enregistré qu'un élargissement très modéré - en comparaison de leur précédent resserrement. Étant donné que, dans le même temps, les rendements des obligations d'État ont enregistré une baisse brutale, le niveau de rendement absolu est actuellement très faible pour ce qui est des obligations d'entreprises Investment Grade", ajoute le gestionnaire. Aux Etats-Unis, note le gestionnaire, le taux de chômage stagne à des niveaux proches du seuil des 10%. "Bien qu'en valeur nette, de nouveaux emplois aient à nouveau été créés ces derniers mois, jusqu'ici, le marché du travail affiche une évolution décevante, et très inférieure à la moyenne des phases de reprise passées. La perennité de la reprise globale reste donc menacée. Faute d'une croissance durablement marquée de la création d'emplois et d'un net recul du taux de chômage, la consommation aux États-Unis risque de ne pas être en mesure d'afficher une croissance durable, d'autant que le marché de l'immobilier continue à n'être d'aucune aide en la matière. Si, dernièrement, l'indice de confiance des consommateurs s'est quelque peu redressé, il n'affiche jusqu'ici qu'une reprise très modérée - le consommateur américain restant méfiant." "Après une première phase de reprise marquée, tous les ingrédients d'un repli conjoncturel - tout au moins temporaire - sont par conséquent réunis. La question est de savoir dans quelle mesure ces facteurs risquent d'aboutir à un phénomène de double dip, c'est-à-dire à un retour à la récession, source croissante de préoccupation pour les marchés", note Raiffeisen, jugeant toutefois ce scenario improbable et anticipant plutôt "une croissance économique durablement inférieure à la moyenne. Pour 2010, celle-ci pourrait tourner autour de 3% en valeur réelle".