Les tests de résistance ne prouveront pas grand-chose (Schroders)

23/07/2010 - 09:43 - Option Finance

(AOF / Funds) - S'il l'on en croit nos informateurs et différents commentateurs, le résultat des tests de résistance, attendus vendredi soir, ressemblera davantage à une remise de diplôme de fin d'année d'école primaire qu'à des considérations prudentes et réfléchies de la part du régulateur, juge Justin Bisseker, analyste banques européennes chez Schoders. En somme, on ne dira rien qui puisse déplaire aux parents, en l'occurrence le marché. Il y a quelque chose de bon dans ce rapport, note cependant l'analyste, d'abord le fait qu'il soit rendu public, contrairement à 2009. Il montre aussi qu'une force de frappe considérable peut être déployée pour sauver des institutions importantes, comme la SoFFin en Allemagne, la FROB en Espagne ou même, en dernier cas, le Fonds européen de stabilité financière. D'autres aspects positifs à ces "stress tests" sont à relever dans la différence qui sera opérée entre certains pays, ainsi que la reconnaissance explicite des "conditions difficiles sur les marchés financiers" et des pertes concernant les obligations d'Etat. Mais, par rapport aux tests qui avaient été effectués aux Etats-Unis en février 2009, deux semaines d'enquête auprès des banques semble peu comparé à deux mois. Par ailleurs, les tests américains avaient été vérifiés de manière indépendante, tandis qu'en Europe, l'exercice ressemble plus à une auto-évaluation. Au final, aux Etats-Unis, 10 banques sur 19 avaient échoué et été obligées de se recapitaliser. Les banques européennes doivent rendre compte des pertes estimées liées aux bons d'Etat, détenus dans leurs livres de comptes. Mais les banques grecques, par exemple, qui ont fait passer leurs obligations nationales des "trading books" aux "held to maturity" passeront ainsi entre les mailles du filet, s'étonne l'analyste. Enfin, ajoute-t-il, le problème des produits structurés ne sera certainement pas abordé (CDO, CMBS, CLO), ce qui pourrait éclater en cas de retour à la récession.