L'euro pourrait arrêter de corriger au second semestre (Natixis)

25/08/2010 - 10:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "En dépit d'une croissance européenne relativement ferme, l'euro a fini par corriger de nouveau face au regain d'incertitudes sur la réduction des déficits publics européens. Si la croissance européenne est vigoureuse notamment en Allemagne, cela ne devrait pas durer au second semestre 2010 et en 2011. Le marché semble prendre conscience que les effets des plans d'austérité commenceront à freiner l'activité surtout en 2011 et que les difficultés actuelles de certains pays européens risquent de s'amplifier", juge Natixis. "Ainsi, le marché en prend acte comme en témoigne par exemple l'élargissement du spread de taux 10 ans grec GGB/Bund à 871pb au plus haut depuis le début du mois de mai. Le CDS 5 ans grec se rapproche de 1000pb à un niveau de 973pb alors que le CDS 5 ans espagnol est revenu proche de ses récents plus hauts à 238pb. De même, le secteur bancaire irlandais est en grande difficulté rendant plus difficile encore la réduction des déficits publics en Irlande. Enfin, les banques portugaises, espagnoles, et grecques restent sous perfusion de la liquidité de la BCE", ajoute le gestionnaire. "Le rebond de l'euro n'aura duré que quelques semaines sous l'effet d'un débouclage massif des positions vendeuses d'euro des comptes spéculatifs, et, ce, en raison de l'absence de nouvelles très négatives sur le front européen (en juin et juillet) et de nouvelles négatives aux Etats-Unis. Mais la situation a vite évolué depuis un mois. L'euro a connu un regain de faiblesse contre la plupart des devises à l'exception du NZD alors que le dollar a progressé contre toutes les devises du G10 à l'exception des devises refuges que sont le yen et le franc suisse et dans une moindre mesure des devises émergentes." "Autrement dit, la crise de la dette européenne s'est certes apaisée, mais les risques n'ont pas complètement disparu comme le reflète les nouvelles tensions sur les valeurs bancaires. Et à ce titre, A.Weber, gouverneur de la Bundesbank, traditionnellement dans le camp des durs, a laissé entendre que la politique monétaire actuelle de la BCE pourrait bien rester inchangée au moins jusqu'au début de l'année 2011. Cela n'a pas manqué de faire baisser les taux 2 ans euro et par là d'élargir le spread de taux 2 ans US/euro en faveur du dollar." "De son côté, le dollar a profité d'un regain d'aversion pour le risque lié notamment aux craintes de double dip aux Etats-Unis et par la suite en déflation notamment après que la Fed ait reconnu que les perspectives économiques américaines étaient fragiles. Et les derniers indicateurs (Philly Fed, demandes d'allocation chômage, ventes de logements anciens) n'ont fait qu'entretenir les craintes des marchés. D'ici la fin de l'année, les actifs risqués devraient demeurer fragiles du fait d'une probable révision à la baisse de la croissance américaine et dans une moindre mesure en zone euro." "Dans cet environnement, l'euro reste fragile à court terme même si la situation économique américaine est préoccupante. Tant que les risques sur la dette européenne ne seront pas écartés, le dollar jouera le rôle de valeur refuge. Aussi, un retour de l'euro vers ses récents plus bas de 1,18 dans les prochains mois reste probable avant de connaitre une amélioration en 2011." AUT/ALO