CREDIT AGRICOLE : deuxième trimestre meilleur qu'attendu

26/08/2010 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole SA a réalisé au deuxième trimestre 2010 un bénéfice net supérieur aux attentes, soutenu par sa banque d'investissement et le recul du coût du risque (provisions pour dépréciations d'actifs). Le résultat net a progressé de 89% à 379 millions d'euros. Crédit Agricole enregistre au cours de ce trimestre un plus haut niveau historique en produit net bancaire (5,469 milliards d'euros, en hausse de 20%) et en résultat brut d'exploitation (2,064 milliards d'euros, en hausse de 31,2%). Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un résultat net de 280 millions d'euros. Sur l'ensemble du groupe (Crédit Agricole S.A. et Caisses régionales à 100 %), le résultat net ressort en progression de 35,3% à 897 millions d'euros au deuxième trimestre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Crédit Agricole jouit de fortes positions en France et en Europe. C'est le n°1 de la banque de proximité en France, le n°1 en Europe par les revenus de la banque de détail, parmi les leaders européens du crédit à la consommation, le n°1 en France et en Europe en gestion collective ainsi que le n°2 en France et le 11e en Europe en assurance. - Son portefeuille d'activités est relativement équilibré ce qui limite les risques. - Stable (à 0,45 euro par action), le dividende versé sur les résultats 2009 a représenté un fort taux de distribution (90%). - Le groupe est bien capitalisé et une augmentation de capital ne serait pas nécessaire, même dans la perspective de Bâle III.

Les points faibles de la valeur

- La banque est très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier depuis 2008. - Le manque de visibilité sur les normes prudentielles à venir pèse sur la valeur. Le nouveau cadre réglementaire proposé par le Comité de Bâle pourrait nuire à la Banque car les participations des banques dans les institutions financières pourraient être à l'avenir déduites à 100% du Tier One, contre 50% dans le régime actuel. Or Crédit Agricole SA (CA SA), qui détient une part importante du capital des caisses régionales devrait mobiliser deux fois plus de fonds propres qu'auparavant. - Le Crédit Agricole est l'une des banques françaises les plus exposées à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital. Cette filiale, qui ne représente qu'environ 3% de ses revenus mais près de 15% de son coût du risque, empoisonne son image. - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise.

Comment suivre la valeur

- En tant que valeur financière le titre est corrélé à (i) l'évolution des taux d'intérêt, (ii) au niveau de consommation et d'épargne des ménages et (iii) à l'évolution des Bourses mondiales. - Surveiller la réduction de la participation dans Intesa Sanpaolo. - Suivre le rétablissement de la structure de bilan de la filiale Emporiki, très compromis avec la crise grecque. - La nouvelle stratégie de la banque sera dévoilée le 15 décembre 2010 pour l'ensemble du groupe Crédit Agricole et déclinée à partir du 1er mars sur le plan opérationnel pour CASA. La nouvelle direction semble vouloir mettre davantage l'accent sur la transversalité des métiers avec probablement une meilleure coopération entre CASA et les caisses régionales, et réfléchir à de nouveaux partenariats possibles du type Amundi ou Newedge. Le modèle de banque universelle devrait être abandonné.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Selon Moody's, les banques européennes ont un niveau de fonds propres suffisant pour absorber les pertes qui pourraient résulter de leurs portefeuilles de créances en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande. Les 30 banques européennes étudiées par l'agence de notation ont un ratio de fonds propres moyen de 9%. Ces établissements peuvent compter sur l'intervention de la Banque Centrale Européenne, qui a décidé d'acheter des obligations de pays qui subissent un fort déficit budgétaire. Sous la pression des marchés, notamment inquiets des difficultés économiques de l'Espagne, les pays de l'Union Européenne vont publier les résultats des tests de résistance des banques d'ici fin juillet. L'an passé, les tests avaient démontré que les banques européennes étaient suffisamment capitalisées pour affronter une détérioration sévère des conditions macroéconomiques. Aujourd'hui, la crise de la dette souveraine oblige à récidiver. Cette initiative permettra de mettre en lumière les banques les plus fragiles du système européen, posant ainsi la question de leur recapitalisation. FTB/ACT/