Les obligations d'entreprises n'annoncent pas de récession en W

26/08/2010 - 12:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - "De la même manière qu'une pentification de la courbe des taux est favorable à la rentabilité des banques (en réduisant l'écart entre les coûts de financement bancaires et leurs taux de prêt), un aplatissement contribue à réduire leurs marges nettes. Jusqu'à maintenant, la proportion des bilans bancaires américains investie dans des bons du Trésor et titres d'agences est en hausse. Une courbe des taux plus plate pourrait inciter les banques à diversifier leurs investissements dans des titres plus rentables que les bons du Trésor et à renforcer leur activité de crédit", juge Franklin Templeton. "Le ralentissement apparent de la dynamique de reprise aux États-Unis et le report des anticipations de hausse des taux d'intérêt ont un impact sur la courbe des taux. Début juillet, alors que les perspectives économiques semblaient très incertaines, le rendement à 10 ans des bons du Trésor américains a chuté en deçà de 3%. Les rendements à 2 ans étaient également faibles à la même période, tout juste supérieurs à 0,60%", les investisseurs anticipant un ralentissement de la croissance. "En parallèle, le sentiment à l'égard des obligations d'entreprises s'améliore. Selon les derniers rapports, les hausses de notes de crédit des entreprises ont été supérieures aux baisses au deuxième trimestre 2010, et ce pour la première fois depuis 2007. Et tandis que les marchés actions se montraient relativement agités ces dernières semaines, les rendements des obligations d'entreprises ont évolué dans une fourchette assez étroite. De fait, la détérioration des marchés souverains a permis à certaines obligations d'entreprises d'afficher une prime par rapport à la dette de plus pays européens. Certaines entreprises européennes bien notées ont des besoins en financement plus faibles que ceux des États dans lesquels elles sont basées. D'autre part, beaucoup de titres parmi nos favoris génèrent une part de plus en plus importante de leur chiffre d'affaires à l'étranger, souvent dans des pays émergents à forte croissance." "Il est vrai que la situation est complexe pour les investisseurs des deux côtés de l'Atlantique. Si les marchés (y compris actions) s'accommodent d'une croissance et d'une inflation faibles, la quête de rendement qui en découlera devrait bénéficier aux produits de spread, notamment les obligations titrisées et la dette d'entreprises. Parallèlement, il est possible que le ralentissement de la croissance continue à alimenter la volatilité des actions et entraîne un élargissement des spreads des obligations d'entreprises et des produits titrisés. Pour l'instant, les marchés du crédit donnent des signes de stabilisation. Même si les rendements de la dette d'Europe périphérique ont grimpé en flèche, le repli massif des investisseurs sur les titres considérés comme sûrs a compressé les rendements des Bunds allemands, des gilts anglais et des bons du Trésor américain. Cette compression des rendements souverains a permis d'enrayer la hausse des rendements des obligations investment grade, dont les taux de défaut sont historiquement faibles. En bref, dans un contexte de taux d'intérêt faibles, les investisseurs recherchent des placements offrant un meilleur potentiel de rendement." "L'attrait des obligations d'entreprises s'étend bien au delà de la catégorie investment grade et touche même les titres à haut rendement, où la demande soutenue a été accueillie par l'offre de nombreuses sociétés souhaitant se financer à moindre coût. Fait encourageant, les émetteurs américains sur les marchés du haut rendement et des prêts à effet de levier sont parvenus à refinancer leur dette sans difficulté ces dernières semaines, alors qu'ils doivent faire face à ce qu'on appelle une maturity cliff, à savoir la nécessité pour les entreprises de renouveler massivement leurs programmes d'émissions au cours des prochaines années. La persistance des incertitudes économiques pourrait compresser les taux pendant longtemps, ce qui permettrait de doper la rentabilité des entreprises et de stimuler leurs dépenses, peut-être dans le cadre de nouvelles émissions obligataires", conclut Franklin Templeton Investments. AUT/ALO