Révision à la baisse de la croissance américaine du T2 (+1,6%) moins forte que prévu

27/08/2010 - 15:41 - Sicavonline
Révision à la baisse de la croissance américaine du T2 (+1,6%) moins forte que prévu

USA : croissance de 1,6 % au T2

Sans surprise, la croissance du PIB américain au deuxième trimestre a été revue à la baisse. Toutefois, la décélération de la croissance est moins forte qu'attendu. Le PIB US a, au final, progressé de 1,6 % contre 2,4% en première estimation. Reste que l'inflexion du rythme d'expansion de l'activité traduit l'essoufflement de la reprise aux Etats-Unis.

Une activité au ralenti Annoncée à 2,4% le 30 juillet dernier, la croissance américaine au second trimestre a été révisée à 1,6%. Cette correction, un peu moins forte que celle anticipée par les analystes (1,4%), confirme néanmoins le malaise de l'économie américaine mis en lumière par la série d'indicateurs négatifs parus ces trois dernières semaines. Principal symptôme du manque de vigueur de l'économie U.S., le chômage élevé (9,5% en juillet) pèse sur la demande interne. La légère baisse du nombre d'inscriptions au chômage au cours de la semaine du 21 août (-31000) ne devrait pas suffire à inverser la tendance. En effet, la moyenne mobile sur quatre mois, plus significative, a atteint 486750 unités, soit le niveau le plus élevé depuis novembre 2009. Le consensus des économistes ne prévoit pas d'amélioration du marché de l'emploi lors du second semestre 2010. Le maintien du chômage à un niveau élevé pénalise lourdement le marché immobilier, qui est généralement un soutien essentiel de la consommation outre-Atlantique. Déprimées par la faiblesse de la demande, les ventes de logements anciens et neufs ont chuté respectivement de 27,2% et de 12,4% en juillet, des baisses largement supérieures aux attentes des économistes. Par ailleurs, le nombre de saisies immobilières a atteint des sommets. Et sans reprise sensible des créations d'emploi, aucune sortie du marasme n'est à espérer. Or, le climat des affaires aux Etats-Unis n'augure rien de très bon quant aux perspectives d'activité. Les commandes de biens durables n'ont augmenté que de 0,3% en juillet. Ce chiffre est nettement inférieur à la hausse de 3% anticipée par les économistes, ce qui témoigne de l'essoufflement du rebond de l'activité industrielle. Bruno Cavalier, économiste en chef chez Oddo Securities prédit d'ailleurs une forte baisse de l'indicateur ISM (indice des directeurs d'achat) pour le mois d'août. Le pire pourrait être évité Dans un contexte aussi peu favorable, un ralentissement de la croissance semble inéluctable au second semestre. Le Président de la FED, Ben Bernanke, devrait d'ailleurs le souligner lors de son discours de rentrée, à Jackson Hole, à 16h00 (heure de Paris). Toutefois, M. Bernanke devrait, selon les économistes, exclure un scénario de « double dip », c'est-à-dire de retour en récession, invoquant la poursuite de politiques publiques, notamment monétaires, de soutien à l'économie et la contribution grandissante des pays émergents à la croissance mondiale. Nouriel Roubini, célèbre pour avoir prédit la crise, a également annoncé lors d'un entretien avec Les Echos qu'il écartait l'hypothèse d'une rechute en récession. Il envisage plutôt une croissance faible, autour de 1%, avec un chômage élevé, pour le second semestre 2010 et le premier semestre 2011. Si les possibilités de relance budgétaire lui semblent limitées par le nécessaire rétablissement des finances publiques, la politique monétaire accommodante de la Réserve Fédérale des Etats-Unis devrait toutefois empêcher la récession.

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