Les actions anticipent à tort un scenario en W (Banque Leonardo)

27/08/2010 - 16:01 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Certes la croissance américaine va probablement mourir faute de relais par l'endettement des ménages. Mais stagner ne veut pas dire rechuter dans la récession. En outre, l'Europe confirme sa résistance, parce que la politique monétaire y est efficace à la différence des Etats-Unis. Enfin, les bons résultats des sociétés occidentales reflètent bien entendu la croissance mondiale et profitent du dynamisme des pays émergents au point d'ailleurs de faire jeu égal en bourse avec leurs entreprises", estime la banque Leonardo. "Pour toutes ces raisons, le support du canal horizontal dans lequel les actions évoluent de puis un an devrait tenir (autour de 3.470 sur le CAC et 1.020 sur le S&P), tandis que la baisse attendue de l'indice ISM devrait provisoirement empêcher de casser la résistance (respectivement autour de 3.800 et de 1.120)" ajoute le gestionnaire. "Que les actions présentent une prime par rapport aux emprunts d'Etat est parfaitement normal s'agissant de risques différents (privé contre public) comme il est logique que cette prime s'accroisse lorsqu'on anticipe une récession, les emprunts d'Etat jouant le rôle de valeur refuge. En revanche, la prime entre obligations privées et actions observée depuis le début de l'année est une pure aberration s'agissant du même risque, privé. Celle-ci a encore augmenté au mois d'août passant de 200 pts de base à plus de 300. Mieux rémunérées (offrant des rendements de 8,5% contre 5,5%) ou moins chères (cotant 11,8x les revenus futurs contre 18,2), les actions sont historiquement attractives." "Il n'y a qu'une explication à ce paradoxe : les actions seraient valorisées comme les obligations privées mais sur la base d'un consensus plus pessimiste que celui des analystes. En réalité, tout se passe comme si les investisseurs anticipaient une rechute des profits sur leurs plus bas niveaux du début 2009 et, implicitement, une rechute des économies dans la récession. Or, nous ne croyons plus au double dip, qui demande une double crise, d'offre et de demande, comme au début des années 80." "L'extraordinaire profitabilité des entreprises écarte définitivement ce scénario. Après avoir anticipé une chute historique à plus de 3% de la croissance américaine en 2008-2009, notre indicateur avancé qui associe taux d'endettement des ménages et taux de profit des sociétés table sur un modeste rebond de la croissance à 1,2%, soit un ISM manufacturier à 48,5 et une stabilité des profits." "Les indices précurseurs des directeurs d'achat, PMI flash pour la zone euro et le mix Empire State-Philly pour les Etats-Unis, ont confirmé la résistance de l'Europe face au ralentissement américain en août. Le premier ressort à 55, tandis que le second pourrait perdre à nouveau 2,1 pt à 53,4. Par ailleurs, la BCE confirme le dynamisme des crédits aux ménages européens, qui augmente au rythme soutenu de 8,5% en juillet, témoignant de l'efficacité de la politique monétaire de ce côté de l'Atlantique." "Les actions peuvent aussi compter sur l'exubérance des profits, qui va au-delà du climat des affaires. A l'évidence, les sociétés occidentales cotées profitent de la croissance des pays émergents au point de faire jeu égal avec eux sur les marchés", conclut le gestionnaire. AUT/ALO