ALTRAN réduit légèrement sa perte au premier semestre

01/09/2010 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Altran a accusé au premier semestre 2010 une perte nette part du groupe de 27,9 millions d'euros, contre une perte de 30,2 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant de la SSII affiche de son côté une progression de 96,6% à 17,5 millions d'euros pour représenter 2,5% du chiffre d'affaires, contre 1,2% au premier semestre 2009. Le chiffre d'affaires a reculé de 1,7% à 709,2 millions d'euros. Le groupe respecte au 30 juin 2010 l'ensemble de ses engagements bancaires ; la dette nette du groupe est de 208,1 millions d'euros stable par rapport au premier semestre 2009" avec un ratio de leverage de 3,52 et de gearing de 0,45", souligne la SSII. Concernant ses perspectives, Altran assure que la mise en place de la nouvelle organisation, l'amélioration des perspectives en France et le redressement graduel des activités à l'international devraient lui permettre d'accélérer la croissance de ses activités au cours des prochains trimestres. En revanche, l'environnement concurrentiel difficile et les pressions tarifaires des clients continueront de peser sur les marges à court terme. Le groupe maintiendra sous contrôle ses coûts indirects et bénéficiera des derniers départs dans le cadre du Plan de Départ Volontaire. La marge d'exploitation devrait donc s'améliorer de manière significative au second semestre par rapport au premier semestre 2010.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe est parvenu, grâce à son plan de restructuration, à alléger nettement sa structure de coûts ainsi que sa dette. Le groupe a réglé sa problématique de respect de covenants bancaires. - La marge opérationnelle courante devrait s'améliorer tout au long de 2010 grâce aux économies liées aux plans de départs volontaires et à la poursuite de la réduction des coûts indirects. - Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants. - Le groupe annonce, fin juin 2010, une nouvelle organisation visant à accélérer son développement et à " créer de la valeur pour ses actionnaires ". Cinq groupes d'offres ont été définis avec un responsable " mondial " pour chacun.

Les points faibles de la valeur

- Le plan de sauvetage n'est pas jugé suffisant pour résoudre les problèmes structurels du groupe. Certains analystes ont le sentiment que les multiples d'Altran valorisent déjà le rebond attendu des marges dans un environnement toujours morose. - Le groupe subit la pression sur les prix, imposée par ses clients. - Certains analystes estiment que le groupe va mettre du temps à s'adapter au changement de configuration dans l'automobile, qui est l'un de ses secteurs de prédilection. - Altran ne verse aucun dividende et n'a pas pour projet d'en verser un.

Comment suivre la valeur

- Le titre reste soumis à la capacité du groupe à confirmer son redressement. - Altran est une valeur très volatile en Bourse. - Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité. - La qualité des solutions mises en place pour favoriser la mobilité des ingénieurs est décisive dans les périodes de difficultés conjoncturelles ou sectorielles.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Le Syntec informatique prévoit une croissance européenne du secteur comprise entre 0 et 2% en 2010. En France le secteur devrait bénéficier d'une croissance de 1%, à 40,5 milliards d'euros, contre un repli plus élevé que prévu de 4% l'an passé. En 2010 entre 3.000 et 5.000 emplois nets pourraient être créés. Ce rebond du marché devrait provenir de l'industrie financière. Cette dernière, ébranlée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, s'est profondément restructurée à travers des fusions et l'émergence de nouvelles réglementations en matière de fonds propres. En revanche, les changements politiques au Royaume-Uni vont affecter les SSII. La coalition conservatrice-libérale formée par le nouveau Premier ministre, David Cameron, a en effet annoncé un programme d'économies de 6,25 milliards de livres sterling (7,2 milliards d'euros) destiné à réduire le déficit budgétaire. Ces mesures incluent des coupes dans les dépenses pour les technologies et la renégociation de contrats entre l'Etat et ses prestataires de service. Ce sont principalement des groupes américains comme CSC (Computer Sciences Corporation), Accenture, IBM et HP qui vont être affectés par cette décision. FTB/ACT/