BNP-Paribas IP reste neutre sur les actions des pays émergents

03/09/2010 - 17:53 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les actions développées ont cédé 3,9% en août contre 2,2% pour les actions émergentes, les marchés étant plombés par les craintes de récession en double creux en particulier aux États-Unis. Le bilan depuis le début de l'année est plutôt morose : les places boursières ont terminé cinq des huit premiers mois dans le rouge. Après avoir sous-pondéré les actions développées la semaine dernière, nous sommes restés neutres sur les actions émergentes en dépit du ralentissement de la croissance économique de pays comme la Corée du Sud, Taïwan et, dans une moindre mesure, le Brésil", affirme BNP IP. "Les données récentes confirment nos thèmes : un coup de frein aux Etats-Unis, des fortunes diverses dans la zone euro, le Japon qui pourrait enregistrer une croissance négative de son PIB au quatrième trimestre et, enfin, les pays émergents qui affichent une croissance certes solide mais en perte de vitesse. La croissance américaine au deuxième trimestre a été révisée à la baisse à 1,6% en glissement trimestriel annualisé. Autre évolution décevante, les revenus réels disponibles ont accusé un léger repli mensuel : les ménages ont touché moins de produits d'intérêts et ont dû payer plus d'impôts. La confiance des consommateurs a pourtant progressé en août, sans toutefois atteindre des niveaux laissant entrevoir le retour d'une forte hausse des dépenses" ajoute le gestionnaire. "L'indice du climat économique dans la zone euro a atteint son plus haut point depuis mars 2003. La progression reste modeste et suggère que cet indice est proche de son pic. La croissance pourrait, elle aussi, approcher de sa vitesse maximale. L'Allemagne décroche la palme de la plus belle progression en glissement annuel. La France et la Belgique tirent également leur épingle du jeu. En revanche, les chiffres de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce s'inscrivent à la baisse après avoir atteint un sommet. Une distinction s'établit clairement entre les pays au coeur de la zone euro et ceux en périphérie." "Ce décalage transparaît nettement dans les dernières statistiques sur l'emploi. Le chômage dans la zone euro s'est stabilisé. Ici aussi, l'Allemagne se détache du lot puisque son taux de chômage a reculé et que des entreprises allemandes ont même parlé de pénurie de travailleurs qualifiés. Les revendications syndicales pour une hausse des salaires pourraient s'avérer positives en ce sens qu'une issue favorable pourrait stimuler la consommation. [-73]· cet égard, les premiers signes font leur apparition." "Les prêts bancaires au secteur privé dans la zone euro ont légèrement diminué, une évolution que nous attribuons à la volatilité mensuelle. La dynamique haussière ne semble pas s'être infléchie. Les données les plus récentes sur la zone euro sont solides dans l'ensemble. En regardant au cas par cas, on constate que certains pays ne sont pas encore sortis du marasme. Cette Europe à deux vitesses pourrait causer un souci à la BCE. En effet, l'Allemagne approche déjà un stade où des hausses de taux d'intérêts pourraient être envisagées, alors que pour l'Espagne, l'Irlande et la Grèce, le chemin est encore long." "Au Japon, le tableau est mitigé. Tous les projecteurs étaient braqués sur le yen, dont la hausse inquiète les investisseurs et les dirigeants. Si la vigueur du yen venait à provoquer une contraction des exportations, c'est toute l'économie nippone qui pourrait boire la tasse et retomber en récession. Après tout, la croissance du PIB au deuxième trimestre n'est ressortie qu'à un maigre 0,1% en glissement trimestriel. La banque centrale a réagi et a porté son programme de financement des banques à des conditions plancher à 30.000 milliards de yens, tout en allongeant les échéances. Les marchés ont jugé ces mesures inefficaces : l'indice Nikkei a chuté de 3,6%." "En revanche, la hausse des indices PMI en Chine donne une lueur d'espoir au pays du soleil levant. [-73]· propos de la locomotive chinoise, l'inflation a franchi le cap des 3%, soit l'objectif que s'est fixé le gouvernement pour l'année 2010. Ceci dit, les autorités chinoises s'attèleront probablement à éteindre le feu sur le marché immobilier avant de prendre des mesures pour éviter la surchauffe d'autres pans de l'économie. Les premiers signes de ralentissement de la croissance pourraient s'observer dans les ventes au détail et les investissements étrangers. Les chiffres en Corée du Sud confirment d'ailleurs un ralentissement de la croissance en Asie. La croissance de la production industrielle s'est réduite de moitié depuis janvier." "Tous les regards étaient tournés vers les banquiers centraux aux États-Unis. Bernanke a promis de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éviter la déflation dans un souci premier de calmer les dissensions au sein de la Réserve fédérale. Le recours à l'assouplissement quantitatif pourrait s'intensifier, particulièrement si le marché de l'emploi ne se redresse pas ou si l'inflation continue de baisser." "De son côté, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a expliqué que le report des mesures de réduction des déficits budgétaires pourrait davantage nuire à la croissance que la mise en place aujourd'hui des programmes d'austérité. De nombreux analystes pourraient partager son opinion, mais la majorité des dirigeants monétaires sont plutôt d'avis qu'il est trop tôt pour effectuer des coupes importantes. Le premier message des banquiers centraux est que les taux directeurs ne devraient pas être augmentés avant facilement l'année 2011." "Ces derniers temps, les marchés obligataires semblent plus pessimistes que les marchés d'actions quant aux perspectives économiques : les rendements des obligations allemandes et américaines ont ainsi renoué avec des plus-bas absolus. Les sociétés sont déterminées à exploiter les marchés afin de profiter des taux historiquement bas sur les obligations d'entreprises de qualité investment grade. Malgré les conditions d'emprunt avantageuses, les entreprises restent prudentes. Les prévisions de croissance de l'économie et des résultats d'entreprises ont été révisées à la baisse. Au vu des nombreuses incertitudes qui entourent les perspectives concernant la politique monétaire et la croissance, nous pensons que les marchés boursiers ne sont pas encore au bout de leur peine et que les rendements resteront faibles", conclut BNP-Paribas IP. AUT/ALO