Les inquiétudes sur l'économie persistent

06/09/2010 - 11:33 - Option Finance

(AOF / Funds) - Lors de sa réunion mensuelle qui s'est tenue jeudi dernier, la BCE a sans surprise laissé inchangé sont principal taux de refinancement, à 1 %. Ses prévisions de croissance dans la zone euro ont été révisées à la hausse, à 1,6 % en 2010 et 1,4 % en 2011, contre 1 % et 1,2 % auparavant, en grande partie grâce aux performances de l'Allemagne au deuxième trimestre. La BCE reste malgré tout prudente et a décidé de reconduire certaines de ses opérations de refinancement non conventionnelles auprès des banques européennes, notamment ses opérations illimitées à trois mois qui auront lieu en octobre, novembre et décembre prochains. Cette mesure témoigne des incertitudes persistantes sur la reprise économique mais aussi sur le marché interbancaire qui connaît des tensions latentes, alors que les spreads de certains pays périphériques demeurent élevés. Pour une grande majorité d'économistes, le statu quo monétaire devrait se prolonger durablement. "Nous n'attendons pas de hausse du taux refi avant début 2012, a précisé Philippe d'Arvisenet, chef économiste chez BNP Paribas, lors de sa présentation des perspectives économiques de la rentrée. Mais la BCE n'aura pas besoin d'augmenter ce taux pour qu'un resserrement monétaire se matérialise car l'Eonia (0,37 %) devrait progressivement se rapprocher du taux refi (1 %)." Aucun des économistes interrogés ne prévoit de hausse des taux dans la zone euro dans les six prochains mois et moins du tiers d'entre eux l'envisagent sur un horizon de un an. Aux Etats-Unis, les chiffres macroéconomiques décevants parus cet été ont également conduit la Fed à poursuivre certaines de ses mesures quantitatives. De la même façon, les économistes n'anticipent aucune hausse du taux des Fed Funds dans les prochains mois et 46 % d'entre eux prévoient une hausse comprise entre 25 et 150 pb d'ici à un an. L'été aura en outre été marqué par une chute significative des taux longs, en raison du repli des investisseurs vers les valeurs refuges. Ainsi, les taux allemands et américains ont perdu environ 45 pb en deux mois. Les économistes tablent sur une hausse modeste des taux longs dans les mois à venir : l'OAT et le taux américain à dix ans sont respectivement estimés en moyenne à 2,8 % et 3 % d'ici à six mois. Le marché des changes a quant à lui été récemment animé par la hausse du yen à des niveaux quasiment historiques, notamment contre le dollar. "Il est probable que le seuil des 80 yens pour 1 dollar déclenche une intervention directe sur le marché, qui devrait parvenir à stabiliser le yen dans la zone 85-90 d'ici à la fin de l'année", estiment les économistes d'Axa IM. En moyenne, la parité euro-yen est estimée à 111,7 sur un horizon de six mois et à 115 sur un horizon de un an. L'euro-dollar (1,28) a de son côté enregistré un rebond assez inattendu durant l'été, sur fond d'amélioration de la situation dans la zone euro et de craintes d'un nouveau ralentissement économique aux Etats-Unis. Toutefois, la plupart des économistes interrogés estiment que ce mouvement ne sera pas durable. Ils anticipent en moyenne la parité euro-dollar entre 1,23 et 1,24 d'ici à six mois et un an. Néanmoins, leurs prévisions sont loin d'être homogènes puisque la parité est anticipée à un niveau compris entre 1,11 (Crédit Agricole) et 1,35 (HSBC) sur un horizon de six mois et entre 1,10 (BNP Paribas et Crédit Agricole) et 1,35 (CCR AM) sur un horizon de un an. Enfin, les prévisions concernant le prix du pétrole affichent une légère baisse par rapport au mois de juillet. Ainsi, le prix du baril de Brent est en moyenne estimé à 82,6 dollars d'ici à trois mois et à 80,3 dollars d'ici à un an, contre 84,3 dollars et 82,4 dollars précédemment. [8]Angèle Pellicier AUT/MAF