Les valeurs du jour en Europe - RWE et E.ON : merci Merkel

06/09/2010 - 12:19 - Option Finance

(AOF) - E.ON (+3,14% à 23,65 euros) et son rival RWE (+2,59% à 64,66 euros) ont pris la tête du Dax 30, l'indice phare de la Bourse de Francfort. Les investisseurs saluent la décision du gouvernement allemand de prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires. Les 7 centrales les plus anciennes vont obtenir un sursis de huit ans tandis que les plus récentes (10 au total) verront leur durée de vie prolongée de 14 ans. Comme elle avait annoncé, la chancelière Angela Merkel a donc remis en cause la loi du gouvernement de Gerhard Schröder qui visait la fermeture des centrales à 2021 au plus tard. Afin d'éviter le mécontentement de l'opinion publique, opposée à 59% à un rallongement de la durée de vie des centrales nucléaires, selon un sondage publié vendredi dernier, l'accord prévoit également que les exploitants de ces centrales utilisent une partie des gains supplémentaires qu'ils vont obtenir dans le développement des énergies renouvelables. Ainsi, trois milliards d'euros par an devront être consacrés aux énergies renouvelables. De plus, les groupes allemands devraient être soumis dès 2011 à une taxe sur les combustibles pour les centrales. Dans une note publiée ce matin, Oddo Securities estime que les contreparties à l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires ne sont pas totalement claires. Le broker pense qu'une partie de la création de valeur liée à cet allongement (en première approche +6 euros pour E.ON, +15 euros pour RWE et +23 euros pour EnBW (Energie Baden-Württemberg)) pourrait être gardée par les Utilities, ce qui n'est pas inclus dans ses objectifs de cours et encore moins dans les cours actuels. Le bureau d'études souligne que ces décisions ne devraient pas nécessiter un vote du Bundesrat (la Chambre haute du Parlement, aux mains des régions). Or, le gouvernement a perdu la majorité au Bundesrat, opposé à l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires. Hors Dax 30, Enbw progresse de son côté de 3,86% à 37,39 euros tirant vers le haut EDF (+2,21% à 32,805 euros). L'électricien français contrôle en effet 45% du groupe allemand. (P-J.L)

AOF - EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le projet de loi " Nome " ("nouvelle organisation du marché de l'électricité") a été adopté le 15 juin 2010 par l'Assemblée nationale. Il soulève une forte résistance d'EDF, qui doit céder 20% de sa production à la concurrence. L'objectif est d'assurer le nouvel équilibre du système électrique français, principalement au bénéfice des concurrents d'EDF. Ces derniers devraient pouvoir revendre de l'électricité en France sans perdre de l'argent. Ce n'est actuellement pas le cas pour Poweo et Direct Energie par exemple. Ils ne peuvent pas, pour le moment, produire ou acheter de l'électricité à un prix inférieur au tarif réglementé appliqué aux particuliers. Ces opérateurs promettent en échange de proposer des services innovants, permettant notamment de maîtriser la consommation d'électricité. Le président d'EDF, Henri Proglio, prévient, lui, que la cession d'une partie de sa production à la concurrence ne se fera pas en dessous de son coût de revient, soit entre 42 et 45 euros par mégawattheure (MWh).

Pétrole et parapétrolier

Le poids de la Chine sur la scène énergétique mondiale ne cesse de croître. Ainsi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que ce pays va assurer à lui seul près de 40% de la croissance de la demande de pétrole cette année. La Chine représente actuellement environ 10% de la consommation mondiale de pétrole, contre près de 20% pour les Etats-Unis. Sa consommation va s'accroître de 7,6%, pour atteindre un volume de 9,2 millions de barils par jour. En revanche la consommation des pays de l'OCDE va demeurer quasiment stable (- 0,1%), en l'absence de vraie reprise économique. L'AIE prévoit que la demande mondiale de pétrole devrait progresser en moyenne de 1,4% par an, soit 1,2 million de barils par jour, jusqu'en 2015, pour atteindre 92 millions de barils par jour. Quant aux prix, ils devraient légèrement augmenter, le prix du baril passant de 76 dollars cette année à 85 dollars en 2015. L'AIE observe une sensible dichotomie dans les domaines du pétrole ou du gaz, entre les pays de l'OCDE et les pays émergents. Ces derniers se caractérisent par une forte croissance en Chine, en Inde et au Moyen-Orient contre une demande faible ou stable, notamment en Europe. FTB/AUT/