RENAULT confirme le remboursement d'un milliard d'euros à l'Etat

10/09/2010 - 08:59 - Option Finance

(AOF) - Le groupe Renault rembourse aujourd'hui par anticipation un milliard d'euros sur les 3 milliards d'euros consentis par l'Etat français en avril 2009, indique le constructeur automobile dans un communiqué. Ce remboursement est anticipé par rapport au calendrier de l'accord initial et il permettra au groupe de réduire sa dette brute et ses frais financiers, précise le document.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Renault est le 5e constructeur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan et le deuxième en France. - Carlos Ghosn, le PDG du groupe, mène une politique très volontaire pour redresser Renault et lui permettre d'affronter la crise du secteur. - Les performances du groupe devraient s'améliorer grâce à sa politique de réduction des coûts fixes, qui a conduit à un recul de sa masse salariale. - Sur un marché très concurrentiel, Renault est très actif en termes de lancements. - Le groupe accélère également son développement dans le low-cost pour gagner des parts de marché, avec le lancement d'un 4[-98]ž4 sous sa marque roumaine Dacia. - L'alliance Renault-Nissan devrait dégager 2 milliards d'euros de synergies supplémentaires d'ici à 2015, répartis à parts égales entre le Français et le Japonais. - Le duo Renault-Nissan et l'allemand Daimler ont échangé 3% de leur capital. Dans la course à la consolidation, le trio ainsi formé devance General Motors et réduit l'écart par rapport aux deux leaders, Volkswagen et Toyota. - Le constructeur ambitionne de devenir leader sur le segment des véhicules n'émettant pas de CO2. Le groupe développe avec Nissan un projet de voitures électriques. En sautant l'étape de l'hybride pour passer directement au tout-électrique, Renault veut prendre de court ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Renault a enregistré des pertes historiques en 2009 (à 3 milliards d'euros) du fait de l'impact négatif des sociétés mises en équivalence (Nissan, AB Volvo et AvotVaz). - En 2010, l'activité de Renault ne pourra tirer parti, comme en 2009, de l'impact positif de la prime à la casse en France. - Renault ne s'engage pas sur des objectifs précis pour cette année en raison de la faible visibilité sur le secteur. - Alors que PSA aborde 2010 avec de nombreux modèles à lancer, Renault a pour l'instant un programme plus pauvre, après avoir annulé certains projets. Il doit surtout capitaliser sur les lancements récents des gammes Mégane et Scénic. - Le projet de voitures électriques risque de peser sur le cours de Renault à court terme vu les incertitudes sur la profitabilité du business model. Nissan et Renault sont, à ce stade, les seuls à s'être engagés dans une production de masse dans ce domaine. C'est un pari audacieux qui contraste avec l'approche prudente des autres constructeurs. Les pouvoirs publics, par leurs subventions, jouent un rôle déterminant. - Les notes de crédit du groupe ont été dégradées en catégorie spéculative (junk) par Standard & Poor's. Cela induira certainement des difficultés de financement. - Renault ne va toujours pas distribuer de dividendes sur les résultats 2009.

Comment suivre la valeur

- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, et donc à la conjoncture économique. Renault est une valeur cyclique. - Le marché ne valorise pas aux cours actuels l'activité automobile du groupe. Une cession de Volvo constituerait clairement un catalyseur venant souligner la faible valorisation de Renault. A elle seule, cette participation représente plus de 40% de la capitalisation du groupe. - Sur le long terme, le projet de voitures électriques et l'élargissement de l'alliance Nissan-Renault seront les catalyseurs du titre. - Le programme de cessions immobilières est à suivre car il aura un impact sur la flexibilité financière du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Certains analystes estiment qu'au niveau mondial, le premier semestre 2010 devrait s'achever sur un bond de 30% des fabrications automobiles, comparé à la même période l'an dernier. D'autres, encore plus optimistes, prévoient une croissance de la production de 36% sur la même période, à 34,4 millions de véhicules (voitures particulières et utilitaires légers). Les récentes déclarations du dirigeant de Renault vont dans le sens de ces estimations. Carlos Ghosn prévoit un nouveau record pour l'industrie automobile mondiale dès cette année, avec un total de 70 millions de véhicules produits, contre seulement 57 millions l'an dernier. Toutefois les situations sont très disparates selon les régions. Sur le continent européen, les constructeurs espèrent que la baisse des ventes totales ne sera pas supérieure à 9% ou 10% sur 2010. Aux Etats-Unis, le marché devrait rester compris entre 10 et 11 millions de livraisons, entraînant des fermetures d'usines de General Motors et Chrysler. En revanche en Chine, la production sur les six premiers mois a quasiment couvert les besoins intérieurs, à environ 6,9 millions de véhicules. FTB/ACT/