Expositions actions réduites sur l'Europe et les Etats-Unis (Invesco)

13/09/2010 - 11:39 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les experts sont formels : la situation économique s'améliore. Les prévisions de croissance économique sont revues en hausse, pour de nombreuses économies émergentes, mais aussi pour la zone euro. Parmi les seules publications intervenues au mois d'août, la croissance a dépassé les attentes en Thaïlande, à Hong Kong, à Taïwan, en Indonésie ou en Australie, pour ne citer que quelques exemples (...) la Banque Centrale Européenne a annoncé la révision des prévisions de croissance de 1,4% à 1,8% pour 2010", rappelle Invesco jugeant cependant que la crise n'est pas terminée. "Dans le courant de l'été, les actions américaines et européennes ont certes progressé, mais très modestement : +2,1% pour l'EuroStoxx et +2,2% pour le S&P 500, ramenant les pertes 2010 à -6,4% et -4,6% respectivement. Dans le même temps, le rendement des emprunts d'Etat allemands et français a touché un plus bas historique, à 2,42% pour l'OAT 10 ans et 2,11% pour le Bund. Cette forte chute des taux d'intérêt n'est pas cohérente avec les révisions de croissance économique, ni avec les résultats des sociétés cotées, un peu partout dans le monde : les bénéfices sont attendus en hausse de plus de 30%, que ce soit en Europe ou sur les marchés émergents." "Les sociétés sont redevenues très rentables et leurs bilans plus sains que par le passé. La pensée classique considère que les bénéfices des sociétés permettent leurs investissements, qui préfigurent eux-mêmes des hausses de revenus distribués, et donc de pouvoir d'achat pour les consommateurs. Un économiste dirait que l'offre crée la demande. Oui mais voilà : les investisseurs ne sont pas des économistes et ils sont à la recherche d'autres raisonnements pour guider leurs décisions d'achat et de vente", estime le gestionnaire. "D'ailleurs, qui sont-ils, ces investisseurs ? Sur les marchés actions, plus de la moitié des transactions proviennent d'interventions à haute fréquence aux Etats-Unis, et 38% en Europe. Il s'agit d'interventions automatisées, générées par des programmes informatiques développés dans le cadre de banques ou de gestions alternatives. Générés en quelques millièmes de secondes, ces ordres d'achat ou vente n'ont pas du tout comme préoccupation centrale les opinions d'économistes, mais bien plus des suivis de tendances de prix et volumes." "Les autres intervenants sur les marchés actions se font toujours plus timorés, et les placements obligataires demeurent, de très loin les favoris des particuliers (via les contrats d'assurance-vie en euros, pour la France, ou comptes à terme ailleurs) comme des institutions. Malgré les inquiétudes constantes sur leur solvabilité, les Etats continuent à placer sans aucune difficulté leurs émissions obligataires, même lorsqu'il s'agit du Japon, de très loin l'Etat le plus endetté parmi les grands marchés de capitaux." "Cette grève des investisseurs actions débouche sur une conséquence directe : les valorisations deviennent toujours plus raisonnables. Le rapport cours sur bénéfice des actions européennes est de l'ordre de 11 et les dividendes distribués souvent bien supérieurs aux coupons obligataires. Et le sujet devient médiatique : pour son édition de rentrée, un grand quotidien national fait son plus gros titre en une sur Une décennie perdue pour les actions. Il est peu probable que ce type de gros titres redirige les particuliers vers les marchés." "Quant aux préoccupations qui monopolisaient l'attention avant l'été ? Elles sont toujours présentes, et plus que jamais. La crise de la dette souveraine continue à progresser tant en Europe qu'aux Etats-Unis : l'Irlande vient d'être dégradée, et de très nombreuses émissions municipales américaines ont subi le même sort. La crise de confiance bancaire qui avait incité la Banque Centrale Européenne à organiser les stress tests est bien là elle aussi : les stress tests publiés au mois de juillet n'ont que modérément convaincu, et il semble que de nouveaux tests doivent être organisés. Et la préoccupation qui avait déclenché la crise financière en 2007 ? L'immobilier résidentiel américain demeure proche de ses plus bas, que ce soit en termes de prix, ou de ventes. Trois ans après, les problèmes de fond semblent loin d'être réglés." "Dans le courant de l'été, les portefeuilles diversifiés multigérants Invesco ont connu les mouvements les plus importants sur les expositions devises (principalement dollar et franc suisse pour Invesco Multi Complémonde 0-100) ainsi qu'obligataires. Les expositions actions ont été réduites sur l'Europe et les Etats-Unis, mais maintenues, voire accrues sur les marchés d'Asie émergente. Pour les semaines à venir, ce sont encore et toujours les indicateurs macro-économiques qui devraient guider l'appétit pour le risque. Mais il faudra que ces indicateurs donnent aux investisseurs une notion de pérennité de l'embellie. Si les investissements obligataires et émergents continuent à constituer un socle de portefeuille, la gestion des expositions aux devises continuera à faire (ou défaire) une bonne part des performances", conclut le gestionnaire. AUT/ALO