SAFRAN/SNPE Matériaux Energétiques : le projet de reprise est examiné

13/09/2010 - 14:49 - Option Finance

(AOF) - Le ministère de l'Economie a annoncé que l'examen de reprise par Safran de SNPE Matériaux Energétiques et de ses filiales (SME) était en cours. " Une telle opération permettrait de consolider durablement la filière industrielle de propulsion solide, stratégique pour les applications militaires et spatiales ", a souligné Bercy. Sans préjuger du résultat des procédures de consultation qu'une telle opération nécessite, Christine Lagarde a signé aujourd'hui le décret autorisant le transfert au secteur privé de SNPE et de ses filiales, nécessaire pour permettre la reprise de SME par Safran.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense, au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). - Avec la sortie de l'activité de communication, Safran confirme le recentrage sur son coeur de métier : la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité. - Le groupe vise à devenir un leader mondial dans les solutions d'identification basées sur la biométrie et dans la détection. Le marché de la sécurité est peu cyclique et dégage une croissance à deux chiffres. - Le groupe continue de bénéficier d'un effet mix entre les moteurs de première et seconde génération (soit environ 52% de la base installée) puisque 70% de ces moteurs ne sont pas encore passés en atelier de maintenance. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés.

Les faiblesses de la valeur

- L'année 2010 s'annonce sous le signe de l'incertitude. En l'absence d'amélioration nette du trafic aérien, les acteurs du secteur n'ont aucune visibilité sur les perspectives de reprise des commandes et encourent le risque de nouvelles annulations de contrats. - Les plans de rigueur dans de nombreux pays européens devraient viser en premier lieu les dépenses militaires avec une baisse des crédits recherche ou encore une réduction de certains programmes transnationaux. - Le retard accumulé par le programme A400M est un handicap. Safran fait partie via Snecma du consortium européen chargé du développement du moteur de l'avion de transport militaire d'Airbus. - Safran est également dépendant du programme B787 de Boeing, sur lequel la visibilité reste faible. - L'étroitesse du flottant (39%) rend la valeur volatile. - La fin de l'engagement collectif de conservation de titres chez Club Sagem (qui détient 8,6% du capital) et la forte probabilité d'une cession sur le marché de la participation de 7,4% d'Areva sont deux éléments qui pourraient peser à court et moyen terme sur le cours du motoriste.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. - Les négociations tarifaires avec les constructeurs, notamment Airbus et Boeing, sont à suivre. - Safran est une valeur très sensible au dollar puisqu'une variation de 10% de la parité aurait, toutes choses étant égales par ailleurs et hors couvertures, un impact de l'ordre de 315 millions d'euros au niveau de l'EBIT. - Les discussions se poursuivent avec Thales en vue d'une correction de périmètre qui pourrait prendre la forme d'un échange d'actifs. De nombreux scenarii sont avancés. Par ailleurs, Zodiac a refusé en juillet de répondre à l'offre non sollicitée envoyée par Safran sur une éventuelle fusion entre les deux groupes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) estime que le chiffre d'affaires de ses entreprises membres devrait rester stable en 2010, année de transition marquée par une remontée des cadences de production en fin d'année. L'activité devrait se redresser en 2011, en fonction de l'évolution macroéconomique des pays émergents. Toutefois du fait de recettes libellées en dollars alors que leurs coûts sont majoritairement en euros, les entreprises françaises pâtissent d'une faiblesse structurelle majeure. Cette dernière provient de la robustesse de la monnaie européenne par rapport au billet vert, malgré son repli actuel. Les concurrents sont principalement américains actuellement et ils proviendront aussi des pays émergents à l'avenir. Dans un environnement qui devient de plus en plus concurrentiel l'enjeu est d'être capable de conserver une avance technologique (en premier lieu sur la Chine) grâce à l'innovation. Ainsi, selon le Gifas, les investissements de l'industrie aéronautique et spatiale françaises devraient s'accroître de 11% en 2010, à 1,1 milliard d'euros. Ces investissements ont progressé de 2,8% en 2009. FTB/ACT/