L'intervention de la BoJ n'entérine pas forcément le reflux du yen

15/09/2010 - 15:26 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le Japon est finalement intervenu (pas seulement oralement cette fois-ci) afin de stabiliser l'USD/JPY. La parité a bondi de deux grosses figures. A noter que l'indice Nikkei a bien réagi à cet événement (...) Reste à savoir si cela marquera un plus bas pour l'USD/JPY ? Sans doute, même si cela ne signifie pas (encore) le début d'une phase de dépréciation du yen", jugent les analystes de Société Générale Cross Asset Research. "Certains analystes de marché n'ont pas hésité à comparer cette situation avec la tentative de la BNS de limiter l'appréciation du franc suisse et estiment que l'intervention de la BoJ est vouée à l'échec. Mais (...) le plus important pour qu'une intervention unilatérale sur le marché des changes soit jugée crédible est qu'elle soit en ligne avec la politique monétaire du pays. Ainsi, la comparaison avec la BNS est hors de propos, car la banque était en mode sortie de crise à l'époque, alors que le gouvernement japonais réclame désormais une seconde phase d'assouplissement quantitatif, même si la BoJ hésite encore à franchir le pas. Mais ce qui est sûr, c'est que si les indicateurs japonais se détériorent encore un peu, la BoJ devra faire un effort supplémentaire. Ainsi, l'intervention du gouvernement nippon peut aisément être jugée crédible." "Pour l'instant, nous n'avons pas beaucoup de détails concernant l'intervention. Nous savons qu'elle ne sera pas stérilisée (ce qui la rend crédible, puisque le bilan de la BoJ augmentera) et que sa taille était sans doute de 4 à 10 milliards de dollars. Mais M. Noda a indiqué que les fonds ne se reflèteraient pas totalement dans les comptes de la BoJ, ce qui suggère que le gouvernement cherche pour l'instant à distinguer la politique monétaire de l'intervention sur le marché des changes. Nous attendons d'avoir plus de détails pour tirer une conclusion finale, mais nous avons l'impression que les autorités ont les moyens de limiter l'appréciation du JPY, notamment dans un marché qui est assez long sur le yen." "Mais pour que le JPY commence une tendance à la dépréciation, il faudrait que la BoJ se lance dans une seconde phase d'assouplissement quantitatif (une croissance de 10% de la masse monétaire M1 au Japon comparée aux Etats-Unis propulserait l'USD/JPY à 100), mais cela serait prématuré", concluent les analystes. AUT/ALO