ACCOR : L. Barrière introduit en Bourse entre 16,10 et 19,10 euros

16/09/2010 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - Accor annonce son intention de céder la totalité de sa participation dans Groupe Lucien Barrière dans le cadre de l'introduction en bourse de celui-ci. Cette cession s'inscrit dans le cadre de sa stratégie de recentrage sur l'hôtellerie, son coeur de métier. Cette vente porte sur un maximum de 17 511 725 d'actions en cas d'exercice intégral de l'option de surallocation. La fourchette du prix d'introduction comprise a été fixée entre 16,10 euros et 19,60 euros par action. Cette introduction en Bourse a été lancée aujourd'hui et doit se terminer début octobre. Le prix de l'offre sera fixé le 30 septembre pour une première cotation le 1er octobre. La taille initiale de l'offre est 15 227 587 actions existantes cédées par Accor, soit 42,61% du capital, ce qui représente un montant compris entre 245 et et 298 millions d'euros sur la base de la fourchette indicative de prix. Une option de surallocation, exerçable du 30 septembre au 29 octobre 2010, portant sur un maximum de 15% de la taille de l'offre soit un nombre maximum de 2 284 138 actions existantes a été consentie aux intermédiaires financiers. Si celle-ci était exercée, ce serait 49% du capital du Groupe Lucien Barrière qui serait introduit en Bourse.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Accor est le leader européen de l'hôtellerie. Du luxe à l'économique en passant par le haut et milieu de gamme, Accor couvre tous les segments du marché. - Accor est désormais un " pure player " de l'hôtellerie après la scission du groupe et la cotation de la branche services pré-payés (Edenred) en juillet 2010. Cette opération va permettre de mieux valoriser le groupe, désormais recentré sur des marques comme Sofitel, Novotel, Pullman, Mercure, Ibis ou Etap. - Sa stratégie de gestion des actifs immobiliers, appelée " asset right ", démarque le groupe de ses concurrents. D'ici 2015, 80% des hôtels du groupe ne seront plus détenus en pleine propriété, mais gérés en contrat de management ou en franchise : un vrai changement de modèle économique.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire plus de 70% de ses revenus de l'Europe (France incluse). - La dégradation des performances du groupe en 2009 reflète l'impact de la crise : c'est le haut et milieu de gamme, où Accor réalise 58% de son chiffre d'affaires, qui a été le plus touché, ainsi que la chaîne économique Motel 6 aux Etats-Unis. - Le plan " Ariane 2015 " est jugé très ambitieux. Ce programme, qui prévoit la cession de 450 murs d'hôtels sur la période 2010-2013, doit rapporter 2 milliards d'euros et permettre le désendettement complet de l'hôtellerie. La question est de savoir si la conjoncture permettra de tenir ces engagements. - Cette nouvelle organisation doit convaincre la communauté financière de la capacité du groupe à créer de la valeur.

Comment suivre la valeur

- L'hôtellerie est une activité cyclique. Très présent en Europe, Accor est particulièrement sensible à la conjoncture européenne. - Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible. - Déjà opéable auparavant, Accor l'est encore davantage après le recentrage sur l'hôtellerie. Le groupe peut intéresser un concurrent qui souhaiterait se renforcer en Europe sur le milieu de gamme et sur l'hôtellerie économique, où Accor est leader avec des marques comme Ibis et Formule 1. - A suivre, le plan " Ariane 2015 " vise à faire d'Accor le troisième groupe mondial dans l'hôtellerie. - A suivre également, la mise en bourse éventuelle de sa participation dans Lucien Barrière.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

Pour le moment, l'activité du tourisme mondial est portée par les marchés émergents, comme le Brésil, l'Inde, la Chine, la Corée ou la Malaisie. L'OMT estime que la crise économique en Europe menace la reprise du secteur, déjà très fragile. Le secteur a subi un recul de son activité de 4% l'an passé. La situation économique en Europe est d'autant plus importante que ce continent constitue le premier marché touristique mondial. L'OMT s'inquiète notamment du chômage élevé et de déficits ainsi que d'un endettement élevé en Europe. Cette organisation se veut donc " prudemment optimiste " pour l'avenir. L'OMT continue à tabler sur une croissance de 3% à 4% du tourisme en 2010 et sur un flux de 1,6 milliard de touristes internationaux dans le monde en 2020. Le secteur touristique européen a déjà subi des pertes de 1,72 milliard d'euros provoquées par l'éruption du volcan Eyjafjöll en Islande. Uniquement en France, la paralysie du transport aérien a coûté environ 500 millions d'euros à l'industrie touristique, selon le cabinet Protourisme. FTB/ACT/