Le Brésil adopte le modèle de croissance chinois (ING IM)

16/09/2010 - 12:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Au cours des vingt dernières années, la Chine a vu sa prospérité multipliée par plus de neuf (...) En comparaison de cette performance, tous les autres pays émergents n'ont connu qu'un modeste bond de prospérité", juge Maarten-Jan Bakkum, stratégiste senior marchés émergents, chez ING Investment Management. Le gestionnaire estime que le Brésil prend la direction de la Chine en investissant dans d'ambitieux projets, ce qui ne devrait pas poser de problème de financement à court terme mais reste inquiétant à long terme. "Depuis la crise du crédit qui a frappé les Etats-Unis et l'Europe en 2008, le gouvernement brésilien a octroyé un nombre croissant de crédits via la banque nationale de développement économique et social BNDES. Dans un premier temps, ceci n'était certainement pas une mauvaise idée car les banques privées n'étaient plus en mesure de financer de grands projets d'investissement durant les mois de crise de 2008. Entre-temps, les banques privées brésiliennes se portent à nouveau mieux, mais la BNDES poursuit sa politique expansive", ajoute le gestionnaire. "La croissance des nouveaux crédits s'est située entre 40 et 50% en 2008 et en 2009. Compte tenu de l'activité enregistrée au premier semestre, le taux moyen de la croissance ne devrait certainement pas décélérer cette année. Le financement de vastes projets d'infrastructure, souvent prestigieux, via une banque d'Etat est quelque chose de tout à fait commun en Chine. Cette stratégie est à l'origine du taux d'investissement chinois supérieur à 45%, qui entraîne un taux de croissance structurelle de l'économie chinoise compris entre 6 et 9%." "Au Brésil, le taux d'investissement ne s'élève qu'à 19% et l'objectif des pouvoirs publics est de le porter à 24% au cours des prochaines années, afin d'atteindre une croissance potentielle de 5-6%. En jouant la carte de la BNDES, les ambitions brésiliennes en matière de croissance ont de bonnes chances de se matérialiser, du moins au cours des prochaines années. A court terme, il est improbable que cette stratégie entraîne des problèmes de financement. A plus long terme, ce risque est toutefois bien réel." "La diminution de la transparence au niveau de la politique budgétaire brésilienne, une allocation moins efficace du capital, une hausse du déficit de la balance courante et une plus grande ingérence des pouvoirs publics dans l'économie en général sont des facteurs préoccupants, dont les investisseurs doivent être conscients", avertit le gestionnaire. AUT/ALO