Le gros des restructurations et de la hausse des marges est derrière nous

16/09/2010 - 14:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les doutes sur la qualité de la reprise économique se portent depuis quelques mois sur les Etats-Unis. Sans doute, l'Europe ressentira-t-elle les effets du ralentissement américain prochainement. D'ici là, penchons-nous sur la situation outre-Atlantique. Le temps est, paraît-il, l'ami des investisseurs. Pourtant, on pourrait en douter au regard des publications économiques américaines récentes. La récession est terminée depuis plus d'un an et l'activité ralentie déjà", explique Efigest AM. "Historiquement, il y avait une corrélation claire entre la profondeur d'une récession et la vigueur de la reprise. Compte tenu de la contraction économique que nous avons connue, la reprise aurait due être entre 6% et 8%. Le rythme actuel est plutôt autour de 2,5% malgré les fantastiques efforts de relance." "La tendance naturelle d'une économie est de croître sous le double effet de la démographie et des gains de productivité. Si les politiques monétaires et budgétaires sont accommodantes, alors la croissance peut aller au-delà de son potentiel. Nous sommes aujourd'hui confrontés à des forces violentes, tant positives que négatives, qui rendent l'environnement plus difficilement lisible." "Du côté positif, les taux sont bas, la Fed est généreuse, le dollar est bas (contre un panier de devises). Les bilans des entreprises sont solides et les opérations de fusion reprennent. De manière plus problématique, tant que le nouveau plan d'Obama n'est pas validé, la politique budgétaire est un frein du fait de l'arrêt de quelques wagons du train de relance de 2008/2009. Du côté monétaire, le mécanisme de transmission des liquidités vers les entreprises et les ménages est toujours cassé. Et de toute façon, quand bien même les banques seraient disposées à accorder des crédits aisément, la volonté d'emprunter n'y est pas." "Enfin, la médiocrité de la reprise du marché de l'emploi, la faiblesse de la croissance des revenus et le niveau de dette des ménages ne peut pas laisser augurer d'une croissance tirée par la consommation. Du côté des entreprises, on peut se demander comment vont-elles faire, sans une franche reprise de la demande finale, pour maintenir la progression actuelle de leurs bénéfices alors que leurs marges sont désormais reconstituées." "Les analystes anticipent une croissance de leur résultat de 15% en 2011. Même si celle-ci est inférieure de moitié à leurs prévisions du début d'année, elle nous semble encore bien trop élevée. La baisse de la productivité au second trimestre indique que le gros des restructurations et de la hausse des marges est derrière nous. Au total, selon le CBO (Congresionnal Budget Office), l'agence fédérale américaine, la croissance potentielle serait seulement de 2,1% dans les 5 prochaines années. On est loin des 3,5% à 4% atteints en moyenne ces 15 dernières années." AUT/ALO