Obligations d'Etat européennes : Dexia AM négatif sur les périphiques

22/09/2010 - 16:08 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après un mois de juillet positif pour les pays périphériques, le mois d'août a été marqué par le retour de l'aversion pour le risque. Notre stratégie est restée prudente. Notre duration est neutre et notre positionnement vis à vis des pays périphériques est resté négatif. Même si nous voyons de la valeur dans les obligations courtes grecques ou irlandaises, nous préférons les éviter tant le momentum est important", affirme Dexia AM. "Au début du mois de juillet plusieurs bonnes nouvelles avaient permis un resserrement des spreads périphériques. La fin du LTRO 1an et le passage en douceur à une politique de liquidités plus limitée, la publication des stress tests et le rebond des indicateurs de confiance allemands avaient suffi à calmer les marchés financiers. Un mois après, tout a changé." "La BCE tout d'abord qui avait prévu de retirer progressivement son surplus de liquidité et d'arrêter la full allocation en 2010 a changé une fois de plus de politique. Confrontée au risque évident de rechute économique dans les pays européens les plus faibles, elle a finalement renoncé à sa stratégie de sortie pour 2010 et pourrait même entreprendre des nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif. Un tel revirement a entraîné une chute de l'Eonia et des anticipations à plus long terme. Le taux swap 1 an est ainsi passé de 0,75% à 0,60%." "Du coté financier, après une phase d'acceptation, les marchés ont finalement remis en cause la crédibilité des stress tests craignant qu'un défaut souverain puisse non seulement entrainer une nouvelle récession mais aussi une nouvelle crise bancaire. Cette défiance a donc causé une aversion générale vis à vis des actifs risqués. Du coté macroéconomique enfin, peu de chose ont réellement changé et les nouvelles ont même été plus positives du coté allemand ! La Bundesbank a révisé à la hausse la croissance allemande, les chiffres PMI ont atteint des sommets depuis 2007 (proche de 58) et les indicateurs de confiance (ZEW et IFO) ont surpris à la hausse." "Pourtant malgré ces bonnes nouvelles économiques, les obligations allemandes ont surperformés ; le taux à 10 ans a perdu 50 points pour atteindre 2,15% et le taux à 30 ans 70 points pour atteindre un plus bas historique à 2,70%. C'est donc un phénomène d'aplatissement lié à l'appétit des investisseurs pour des obligations allemandes de longue maturité." "Comment expliquer ce paradoxe allemand ? Car l'on peut comprendre que le risque de déflation aux États-Unis justifie des taux plus bas, en revanche en Allemagne la situation est tout autre et les perspectives de croissance sont bien meilleures ! Comme d'habitude depuis maintenant presqu'un an, c'est le comportement des pays périphériques qui explique tout. Le ré-écartement généralisé des spreads a entraîné des achats massifs d'obligations AAA notamment sur la partie la plus longue. Le marché craint toujours un défaut pour la Grèce et s'inquiète désormais un peu plus pour le Portugal et l'Irlande." "Au sein d'une zone monétaire unifiée dont la politique budgétaire n'est pas harmonisée, les mauvaises nouvelles des uns sont les bonnes nouvelles des autres. Ainsi même si la croissance allemande semble des plus rigoureuses, le risque déflationniste en Irlande ou en Grèce provoque des achats de dette allemande et finalement une baisse impressionnante des taux longs. Paradoxe européen où plus une économie va bien, plus ses taux baissent." AUT/ALO