CREDIT AGRICOLE ne lèvera pas de capitaux suite à Bâle III

23/09/2010 - 09:48 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole estime ne pas avoir besoin de procéder à une augmentation de capital suite aux exigences liées à Bâle III, a déclaré la banque lors d'un road show selon l'Agefi. Ce, grâce au calendrier fixé par le Comité de Bâle, qui étale jusqu'en 2019 la mise en place de ces directives. La banque verte maintiendra par ailleurs son dividende inchangé, et l'option du paiement du dividende en actions continuera à être proposée, selon les mêmes sources.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Crédit Agricole jouit de fortes positions en France et en Europe. C'est le n°1 de la banque de proximité en France, le n°1 en Europe par les revenus de la banque de détail, parmi les leaders européens du crédit à la consommation, le n°1 en France et en Europe en gestion collective et le n°2 en France et le 11e en Europe en assurance. - Son portefeuille d'activités est relativement équilibré ce qui limite les risques. - Le groupe est bien capitalisé et une augmentation de capital ne devrait pas être nécessaire, même avec la nouvelle régulation " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige en effet que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

Les points faibles de la valeur

- La banque est très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier depuis 2008. - Les inquiétudes sur le secteur sont persistantes. Même si les règles annoncées par le Comité " Bâle III " mi-septembre ont soulagé, avec des ratios prudentiels dans le bas de la fourchette des attentes, les marchés s'interrogent sur la validité des " stress tests " (tests de résistance) menés en Europe. Certains estiment qu'ils minimisent le risque pris par certaines institutions. Crédit Agricole est notamment pointé du doigt par la presse américaine. - Crédit Agricole est l'une des banques françaises les plus exposées à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital. Cette filiale, qui ne représente qu'environ 3% de ses revenus mais près de 15% de son coût du risque, empoisonne son image. Le retour à la rentabilité n'est pas attendu avant 2012. - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise

Comment suivre la valeur

- Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur. - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail. - Le coût du risque reste à surveiller. - Une réflexion est en cours sur l'avenir de la banque. La nouvelle direction dévoilera à la fin de l'année les orientations stratégiques à dix ans. - Surveiller la réduction de la participation dans Intesa Sanpaolo. - Suivre le rétablissement de la structure de bilan de la filiale Emporiki, très compromis avec la crise grecque. - La nouvelle stratégie de la banque sera dévoilé le 15 décembre 2010 pour l'ensemble du groupe Crédit Agricole et décliné à partir du 1er mars sur le plan opérationnel pour CASA. La nouvelle direction semble vouloir mettre davantage l'accent sur la transversalité des métiers avec probablement une meilleure coopération entre CASA et les caisses régionales) et réfléchir à de nouveaux partenariats possibles du type Amundi ou Newedge. Le modèle de banque universelle devrait être abandonné.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Selon Moody's, les banques européennes ont un niveau de fonds propres suffisant pour absorber les pertes qui pourraient résulter de leurs portefeuilles de créances en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande. Les 30 banques européennes étudiées par l'agence de notation ont un ratio de fonds propres moyen de 9%. Ces établissements peuvent compter sur l'intervention de la Banque Centrale Européenne, qui a décidé d'acheter des obligations de pays qui subissent un fort déficit budgétaire. Sous la pression des marchés, notamment inquiets des difficultés économiques de l'Espagne, les pays de l'Union Européenne vont publier les résultats des tests de résistance des banques d'ici fin juillet. L'an passé, les tests avaient démontré que les banques européennes étaient suffisamment capitalisées pour affronter une détérioration sévère des conditions macroéconomiques. Aujourd'hui, la crise de la dette souveraine oblige à récidiver. Cette initiative permettra de mettre en lumière les banques les plus fragiles du système européen, posant ainsi la question de leur recapitalisation. FTB/ACT/