Le faible niveau de demande pourrait encourager la déflation (ING IM)

24/09/2010 - 18:18 - Option Finance

(AOF / Funds) - ING IM juge que les investisseurs ont trop longtemps ignoré le débat sur l'inflation et se sont trop largement focalisés sur les craintes relatives aux dettes souveraines et à la croissance mondiale. "(...) dans les économies du monde développé, le faible niveau de la demande, qui entraîne un décalage conjoncturel (output gap), élevé et persistant, devrait conduire à une poursuite de la baisse de l'inflation, voire à de la déflation si l'économie est touchée par un nouveau choc", estime le gestionnaire. ING Investment Management s'attend en outre à ce que le décalage conjoncturel (output gap) s'élargisse encore dans un avenir proche et ne commence à se contracter qu'en 2012. "Nous sommes préoccupés par la modeste croissance des économies développées résultant de la réduction de l'endettement des ménages et du secteur financier. Le récent boom du crédit a en outre conduit à une mauvaise répartition des moyens, en particulier dans les pays affichant un déficit courant, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Espagne", affirme ainsi Valentijn van Nieuwenhuijzen, responsable obligataire chez ING Investment Management. "Ces économies ont en effet connu une baisse des taux d'intérêt et des primes de risque, qui a entraîné une énorme expansion du secteur de la construction et du secteur financier comparativement au reste des secteurs. Cette tendance doit maintenant être inversée, ce qui signifie qu'une partie du capital spécialisé et des connaissances spécialisées qui ont été accumulés durant le boom de ces secteurs est devenue aujourd'hui obsolète." "Dans de nombreux secteurs, on observe aussi une forte baisse du taux d'utilisation des capacités. Ceci, combiné à la diminution permanente de la croissance potentielle des économies développées due au vieillissement de la population, à la hausse du chômage, au renforcement de la réglementation et au fait que les risques d'investissement devraient rester supérieurs à ceux du passé, entraînera un repli de l'inflation dans le meilleur des cas et une déflation paralysante dans le pire des cas." ING Investment Management avertit également que les banques centrales disposent de beaucoup moins d'expérience et de moyens pour combattre la déflation. Les banques centrales ont en effet acquis leur expérience alors que le danger provenait plutôt d'une hausse de l'inflation plutôt que d'une baisse de celle-ci. Il faut en outre souligner que les moyens dont les banquiers centraux disposent pour lutter contre les effets de la déflation ne semblent jusqu'à présent guère donner de résultats. Selon Valentijn Van Nieuwenhuijzen, "si le monde développé est réellement confronté à la déflation, les banques centrales ne pourront atteindre leur but avec les mêmes moyens - comme abaisser les taux d'intérêt et inciter les banques privées à prêter davantage afin de relancer l'économie. Les taux sont en effet déjà très bas, tandis que les banques privées ne sont pas en mesure de prêter davantage en raison des importantes réserves de capitaux nécessaires afin de pouvoir faire face à une crise. Il reste donc peu d'options pour lutter contre les effets de la déflation. Si le monde développé devait être touché par la déflation, il pourrait se retrouver dans une situation comparable à celle du Japon." Dans un contexte de désinflation persistante, ING Investment Management privilégie, compte tenu de la faible croissance nominale, les actifs dont le rendement provient de revenus plutôt que de plus-values. A moyen terme, ING Investment Management préfère donc les produits à revenus fixes avec spread, tout particulièrement les obligations des pays émergents, et les actions à haut dividende. Van Nieuwenhuijzen ajoute que "le risque de déflation est sous-estimé par beaucoup et devrait dans une certaine mesure être géré et couvert. A cet égard, les marchés d'obligations d'Etat les plus grands et les plus liquides, comme l'Allemagne et les Etats-Unis, restent une option attrayante. Ces marchés affichent souvent une corrélation négative avec les actifs risqués en période de troubles sur les marchés financiers, comme cela se produit lors d'une forte crainte causée par la déflation. L'or fait en quelque sorte partie de la même catégorie. Dans les conditions actuelles, ING Investment Management considère l'or davantage comme une couverture contre la déflation que contre l'inflation." ING Investment Management estime que les investisseurs devraient envisager des options telles que les obligations d'entreprises investment grade et les actions de sociétés en mesure de fixer les prix (comme les sociétés de services aux collectivités ou les soins de santé) ou qui sont habituées à opérer dans un contexte de baisse des prix à la production (telles les sociétés de télécommunications et du secteur IT). Van Nieuwenhuijzen conclut qu'il "est bien sûr aussi important d'avoir une exposition aux régions ou secteurs qui affichent encore une forte croissance nominale. L'exemple le plus évident est celui des marchés émergents, dont les marchés des changes, d'obligations et des actions offrent encore de bonnes perspectives de rendement si le monde développé est confronté à la déflation. Il peut également être intéressant d'avoir une exposition aux multinationales occidentales disposant de canaux de vente orientés sur les consommateurs de la classe moyenne des marchés émergents. La dynamique de coût de ce type de sociétés va profiter de la déflation, de sorte que leurs ventes résisteront bien, voire progresseront encore eu égard à la perspective d'une hausse de la demande des consommateurs des marchés émergents". AUT/ALO