BNP IP reste prudent sur les actifs risqués et sous-pondère les actions

27/09/2010 - 16:59 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les mois de juillet et août ont vu se succéder une phase de hausse des actifs risqués, puis de rechute, en particulier pour les actions. Nous confirmons notre biais prudent sur les actifs risqués, du moins pour les marchés occidentaux, et nous avons adopté en août une sous-pondération des actions des pays développés. Nous étions seulement neutres début juillet, car des facteurs de soutien temporaires étaient attendus : une bonne saison de publication des résultats, et la publication de stress tests qui devaient quelque peu rassurer sur le secteur bancaire", juge BNP-Paribas IP. "Ces facteurs sont désormais derrière nous et nous en revenons à un environnement qui devrait être peu favorable dans les mois à venir. D'une part, le ralentissement de la croissance devrait devenir évident, avec des indicateurs avancés qui se retournent et des marchés de l'emploi et de l'immobilier n'arrivant pas à se reprendre." "D'autre part, les problèmes économiques et financiers structurels persistent : le désendettement de l'économie bride les perspectives de croissance, la dette et les déficits publics pèsent sur l'appétit pour le risque... De plus, dans une perspective plus bottom-up, les anticipations de croissance des profits devraient se renverser dans les prochains trimestres." "Enfin, les indicateurs techniques et de sentiment ne plaident pas en faveur des actions. Compte tenu de valorisations modérées et de l'état d'esprit actuel - peu enthousiaste - des investisseurs, nous pensons que la classe d'actifs pourrait encore souffrir dans les mois à venir, sans que ceci aboutisse pour autant à son effondrement." "Nous sommes réticents à favoriser les emprunts d'Etats et notre position reste neutre. Certes, les éléments contextuels sont tous favorables : la croissance ralentit, l'inflation est faible, les taux courts ne devraient pas monter avant longtemps, et l'aversion au risque nous semble devoir rester élevée. De plus, compte tenu des perspectives de croissance faible de l'économie américaine et des messages envoyés récemment par la Réserve Fédérale (Fed), nous pensons que celle-ci devrait reprendre une politique de quantitative easing (assouplissement quantitatif) dans les trimestres à venir." "Le calendrier est difficile à anticiper, mais l'absence d'amélioration du marché du travail est une bonne raison pour que la Fed agisse. Cependant, c'est le niveau des taux gouvernementaux lui-même qui s'avère problématique : la classe d'actifs paraît chère. C'est pourquoi nous préférons les obligations des entreprises, en particulier high-yield. Notre scénario de croissance faible ne leur est pas particulièrement défavorable, car il permet d'envisager la poursuite du renforcement des bilans et un taux de défaut faible. Le rendement offert par cette classe d'actifs est confortable. Ne serait-ce que par défaut, elle est capable de capter les flux et d'en profiter dans les mois à venir." "Nous préférons toujours les marchés émergents et pensons qu'ils devraient surperformer les marchés développés. Les mouvements erratiques du sentiment et des marchés peuvent faire facilement oublier que les actions sont un actif de long terme. Or les bourses émergentes n'affichent pas aujourd'hui, en moyenne, de prime de valorisation sur leurs homologues des pays industrialisés. En admettant de plus que les perspectives de croissance y sont meilleures, et que le risque relatif évolue également en leur faveur, les éléments d'une surperformance future sont toujours là. A plus court terme, cependant, le ralentissement de la croissance des économies émergentes, leur corrélation avec les marchés développés et le durcissement de leurs politiques monétaires impliquent une position tactique un peu moins agressive." AUT/ALO