Le marché russe reste sous-évalué au regard des fondamentaux (BNP IP)

27/09/2010 - 17:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Caniculaire, l'été russe a plongé le pays dans la torpeur, une tendance également perceptible au niveau des résultats des entreprises qui ont fait du surplace. Les investisseurs se sont montrés hésitants, s'interrogeant sur l'état de santé actuel des Ėtats-Unis et de l'Europe, sur les conséquences de l'inflation des prix alimentaires suite à la sécheresse, et sur l'évolution des taux d'intérêt russes. Parallèlement, certains secteurs domestiques ont affiché une belle vitalité, à la faveur d'événements locaux", observe BNP IP, ajoutant que le marché russe reste sous-évalué. "Cette situation confirme le bienfondé de notre approche en 2010, qui repose sur l'hypothèse de marchés globalement stationnaires avec, pour principale source de surperformance, l'expression de convictions fortes au travers de la sélection de valeurs essentiellement hors indice", ajoute le gestionnaire. "La palme de la performance revient au secteur chimique, stimulé par les producteurs de potasse. Ces derniers ont en effet bénéficié de la perspective d'une consolidation du secteur à l'échelle mondiale, l'élément déclencheur ayant été l'offre de BHP Billiton sur Potash Corp. En juin, un consortium d'investisseurs russes a pris le contrôle d'Uralkali, l'un des premiers fabricants russes d'engrais potassiques. Suleiman Kerimov, le principal actionnaire d'Uralkali, a pour ambition de créer le premier producteur mondial de potasse et négocie actuellement le rachat de Belaruskali et de Silvinit." "Au-delà des évidentes synergies de coûts, la consolidation du secteur est surtout un moyen d'accroître encore le pouvoir de négociation avec les clients locaux et internationaux. Nous avions surpondéré les producteurs de potasse dès le mois de mai, anticipant une possible recomposition de l'actionnariat d'Uralkali, prélude à une éventuelle consolidation sectorielle." "A l'inverse, le secteur de l'électricité a réalisé l'un des parcours les plus médiocres, essentiellement imputable aux sociétés de distribution électrique et aux producteurs hydroélectriques. Pour ne pas alimenter l'inflation en période d'assouplissement monétaire, les autorités russes ont en effet décidé de limiter à 15% par an la hausse des tarifs de l'électricité. Par ailleurs, les producteurs hydroélectriques ont pâti de la vague de chaleur, la baisse du niveau de l'eau laissant craindre une dégradation des résultats opérationnels des centrales." "Nous avions sous-pondéré le secteur de l'électricité au début de l'été, estimant que le marché intégrait déjà la dérégulation des tarifs, moteur de la croissance du secteur en 2009 et début 2010. Par ailleurs, la plupart des compagnies d'électricité vont devoir investir massivement à court terme pour entretenir et renouveler leurs actifs de production." "Au deuxième trimestre, la croissance du PIB s'est établie à 5,2%, une performance impressionnante due à la consommation domestique, encouragée par un climat de confiance et par la hausse des salaires réels. En juillet, les ventes au détail se sont inscrites en hausse de 6,6% en glissement annuel et les salaires réels de 6,8%. Selon nous, il n'est donc pas impossible que la croissance russe atteigne 5% en 2010, ce qui se traduirait par une progression des résultats des entreprises de 60% à 70%." "Compte tenu de la contraction du PIB l'an dernier (près de -8%), une telle croissance représenterait, en glissement annuel, l'un des plus forts taux de reprise économique des grands pays développés. La croissance des bénéfices étant l'un des principaux moteurs de l'évolution des cours de bourse à moyen et long terme, la Russie pourrait rattraper les autres marchés émergents. Bien qu'il soit généralement un peu à la traîne, le marché russe reste sous-évalué au regard des multiples fondamentaux. Nous estimons en effet à 8,62 le PER 2010 alors que la moyenne des pays émergents se situe à un niveau proche de 12. AUT/ALO