ERAMET : le Gabon confirme sa prochaine entrée au capital

28/09/2010 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Le Gabon s'apprête à rentrer au capital d'Eramet, a réaffirmé lundi soir Ali Bongo, président du pays africain en visite à Paris, cité par Reuters. Il y a quelques mois, le groupe minier français avait conclu des accords de principe pour que le Gabon entre à son capital. Selon Ali Bongo, la décision est prise. Les différentes parties négocient actuellement sur les niveaux de participation qui doivent être adoptés d'un commun accord.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe occupe des positions fortes sur le plan mondial dans ses trois activités : les alliages et aciers spéciaux à hautes performances, le manganèse et le nickel. - La production d'acier, et par ricochet l'activité d'Eramet, bénéficient d'une tendance porteuse à long terme : 50% de la production mondiale d'acier est aujourd'hui chinoise et 50% de la consommation mondiale vient du secteur de la construction, du fait de l'urbanisation croissante des pays émergents. - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions. - Il relance également ses investissements de capacité.

Les points faibles de la valeur

- En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire. - Le groupe est confronté à la dégradation de la rentabilité de sa branche nickel sous l'effet de l'évolution du coût de l'énergie, des taux de change, de l'évolution du gisement et surtout d'une dégradation de la productivité de l'entreprise. - Les trois activités de groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats. La sidérurgie constitue 70% de la clientèle du groupe. - Les perspectives pour les alliages, vendus aux secteurs automobile et aéronautique, resteront difficiles en 2010. - Les analystes jugent le titre bien valorisé compte tenu d'une reprise qui s'annonce progressive et de la forte volatilité des cours des matières premières. - Le groupe fait l'objet d'un litige entre l'homme d'affaires franco-polonais Roman Zaleski et la famille Duval, à propos de l'apport de leurs sociétés dans Eramet en 1999.

Comment suivre la valeur

- A suivre particulièrement l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse. - A suivre également : la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. Le Gabon va entrer au capital d'Eramet à hauteur de 4 à 5%. Une opération qui entrerait dans la stratégie du groupe de garder d'excellentes relations avec les gouvernements des pays où il est présent. - La société souhaite mettre en place un plan d'économie avec pour objectif d'abaisser le coût de production complet de 1 dollar la livre de nickel. - Areva restera, à compter du 1er juillet 2010, au moins six mois de plus au capital du groupe minier Eramet. Le groupe nucléaire et la famille Duval, qui détiennent ensemble plus de 60% du capital d'Eramet, ont renouvelé leur engagement. Mais cette reconduction n'a pas d'incidence sur le projet d'Areva de céder in fine sa participation dans Eramet. Cette participation devrait rester publique. - Le groupe souhaite se développer sur de nouveaux métaux comme le lithium ou le niobium.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

La Commission Européenne a publié une liste de 14 métaux ou familles de métaux qui sont importants pour l'économie de l'Union européenne (UE), et dont l'approvisionnement pourrait être menacé par des tensions politiques ou des pénuries. Ce document servira de base à un plan présenté à l'automne prochain, destiné à améliorer l'approvisionnement en matières premières de l'UE. Ce plan comprendra trois axes : le renforcement des accords avec les pays producteurs de ces métaux, le développement du potentiel minier sur le sol européen, et une meilleure maîtrise du recyclage. Les métaux jouent un rôle essentiel dans la conception de produits innovants, tels que les voitures électriques, les ampoules LED, les écrans plats. Les besoins en indium, nécessaire à la fabrication de ce type d'écrans, devraient représenter en 2030 plus de trois fois la production de 2006. En dépit de ces besoins accrus, l'accès à certains minerais pourrait devenir plus difficile à l'avenir, faisant ainsi peser une menace sur le développement de l'économie européenne. La Chine, qui contrôle 95% de la production mondiale des terres rares, a déjà commencé à réduire ses exportations. FTB/ACT/