Le Japon peut être plus intéressant que la Chine (Robeco)

29/09/2010 - 15:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "(...) nous pouvons encore trouver en Chine de nombreuses actions aux valorisations intéressantes. Mais il est possible de trouver encore mieux au Japon. Le marché japonais s'est déclassé (c'est-à-dire qu'il est devenu moins cher) depuis maintenant plus de 20 ans. En fait, un autre cap, qui est passé relativement inaperçu, a été franchi le mois dernier : le rendement du dividende du marché actions japonais a dépassé celui du marché américain", juge Robeco. "Cette information a fait la Une le mois dernier : l'économie chinoise a dépassé celle du japon en termes de PIB. Elle accède ainsi à la deuxième place au classement des plus grandes économies mondiales. Maintenant, seuls les États-Unis sont devant elle. La population de la Chine représentant dix fois celle du Japon, cet événement était inévitable. Mais en réalité, cela signifie que la richesse d'un chinois moyen n'est désormais supérieure que de 10% par rapport à celle d'un japonais moyen", ajoute le gestionnaire. "En 1980, au moment où le pays s'est embarqué pour un voyage extraordinaire de 30 ans qui s'est caractérisé par une croissance annuelle de près de 10%, la Chine était un pays très pauvre. C'est maintenant un pays à revenus moyens. Toute personne visitant Pékin ou Shanghai sera très impressionnée par ce qui a été accompli et ne pourra plus jamais considérer la Chine comme un pays pauvre." "Dépasser le Japon a stimulé la confiance de la Chine qui vient ainsi de franchir un nouveau cap dans sa route pour devenir une superpuissance économique. Les hommes d'affaires chinois sont plein d'optimisme. Contrairement au Japon, où les dirigeants luttent pour trouver un peu de croissance, la Chine dispose d'un flux apparemment incessant d'entreprises ayant de fortes perspectives de croissance." "Cependant, le pays devra bientôt se contenter d'un taux de croissance plus faible, qui représente toutefois 5 à 7%. C'est une perspective alléchante du point de vue d'un investisseur européen. La Chine est sous-représentée dans les indices d'actions mondiales Est-ce que cela signifie que vous devez investir plus d'argent en Chine ? Pas forcément. La relation entre la croissance économique et la croissance des bénéfices des entreprises n'est pas toujours évidente." "Toutefois, au cours de la dernière décennie, la Chine a fait un excellent travail qui a consisté à traduire une croissance économique de 10% en une croissance annuelle des bénéfices de 26%. Les principaux indices boursiers mondiaux attribuent une pondération de seulement 2% pour les actions chinoises contre 8% pour le Japon et près de 50% pour les États-Unis." Pour Robeco, il est "judicieux d'investir plus conformément au poids de la Chine dans le PIB mondial, ce qui équivaudrait à y investir environ 8% d'un portefeuille d'actions. En général, les marchés à forte croissance sont sous-représentés dans les fonds d'actions mondiales. Cela signifie que les investisseurs peuvent avoir besoin d'ajouter un fonds asiatique ou de marchés émergents à leur portefeuille pour obtenir une exposition adéquate ". "Le rééquilibrage de l'économie chinoise comporte des risques : la Chine est une économie de marché socialiste. Au cours des dernières décennies, une grande partie des bénéfices tirés de la solide croissance du pays a fini dans les mains de quelques heureux privilégiés. Maintenant, les autorités souhaitent favoriser la part salariale de l'économie au détriment des investissements et des profits. Le risque pour les investisseurs réside dans la hausse des salaires, la réduction des marges et donc dans une croissance de bénéfices plus faible." "N'oublions pas aussi le risque lié aux grandes attentes : dans les années 70 et 80, le Japon était le miracle de la croissance ; il était possible de passer un diplôme universitaire de japonologie. Pour ce qui est des années 90 et 2000, le miracle de croissance est incontestablement en Chine. De nombreux occidentaux souhaitent que leurs enfants parlent le mandarin. Et il suffit de regarder dans votre librairie habituelle pour voir le nombre croissant de publications récentes sur la Chine et leur faible nombre sur le Japon. Acheteurs, prenez garde", conclut le gestionnaire. AUT/ALO