SAINT-GOBAIN lancerait un emprunt obligataire

29/09/2010 - 16:45 - Option Finance

(AOF) - Selon une source de marché, Saint-Gobain aurait lancé un nouvel emprunt obligataire à 8 ans compris entre 500 et 1 milliard d'euros pour l'échanger contre une partie de quatre émissions antérieures faisant l'objet d'une offre d'achat de BNP Paribas. A échéance octobre 2018, cette nouvelle obligation devrait offrir un rendement de 4,1% environ, soit un spread de 170 points de base (pb) au-dessus des taux midswaps. BNP Paribas, Citi, HSBC, JP Morgan, RBS et Société générale seraient en charge de l'opération. BNP Paribas a lancé la semaine dernière une offre sur un milliard d'euros d'obligations échéance 2014, sur deux tranches de 750 millions d'euros d'obligations 2013 et sur 1,1 milliard d'euros d'obligations 2011. L'objectif de Saint-Gobain est de profiter des taux très bas pour allonger et lisser la maturité de sa dette.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Pierre-André de Chalendar, le Pdg du groupe, souhaite que Saint-Gobain soit davantage positionné sur des produits à forte valeur ajoutée que sur des produits de base. - Le groupe est présent dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine prometteur de la rénovation énergétique, ce qui sécurise son avenir. Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur. - Ce positionnement devrait permettre à Saint-Gobain de tirer profit des plans de relance et d'économies d'énergie lancés par les principaux gouvernements. - Le groupe est réactif face à la dégradation de son environnement en mettant en place un ensemble de mesures. Il a renforcé son plan de restructuration, ce qui lui a permis d'atteindre ses objectifs de réductions de coûts (1,1 milliard d'euros sur l'année) et de génération d'autofinancement libre (1 milliard). - L'année 2010 devrait bénéficier de la forte reprise dans les marchés émergents, qui a déjà été constatée pour le groupe sur le second semestre 2009. - Grâce à la baisse des coûts, à la réduction du besoin en fonds de roulement, à son augmentation de capital réussie de 1,5 milliard d'euros et à un dividende 2008 versé à 65% sous forme d'actions, le groupe est parvenu à se désendetter de 3,1 milliards d'euros.

Les points faibles de la valeur

- Le secteur de la construction est un de ceux qui a le plus souffert de la crise. Il affiche encore l'une des plus mauvaises performances depuis le début de l'année, sur fonds d'inquiétude sur le rythme de la reprise, notamment aux Etats-Unis. Saint-Gobain affiche l'une des plus fortes baisses du CAC 40 depuis le 1er janvier. - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante (17% du chiffre d'affaires en 2009). - Le groupe n'a pas fixé d'objectifs de croissance à moyen terme. - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence. - L'augmentation de capital de 1,5 milliards d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qui a été appliquée sur le cours de l'action.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique. - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près. - Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change. - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe. - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire. - Le groupe projette de céder son activité conditionnement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Même si leur environnement s'améliore progressivement, les intervenants du secteur sont encore confrontés à un certain nombre de risques. Le marché européen de la construction demeure fragile car il n'y a pas de nette reprise de la demande de permis de construire. De plus, comme la crise de ce marché a débuté plus tard qu'aux Etats-Unis, la reprise se réalisera également plus tardivement. Les experts estiment qu'il faudra attendre 2011 pour que le marché du BTP européen se stabilise. Par conséquent certains analystes estiment que cette année, la demande de matériaux de construction devrait baisser de 5% en France. L'activité du secteur va donc continuer à être soutenue par la croissance dans les pays émergents. L'autre menace qui pèse sur les acteurs est l'évolution des couvertures sur les coûts énergétiques. Si elles sont actuellement favorables, ces couvertures devraient avoir un impact négatif dès le second semestre 2010. FTB/ACT/