L'environnement restera favorable au crédit, notamment high yield (Robeco)

04/10/2010 - 10:40 - Option Finance

(AOF / Funds) - "(...) la croissance économique continuera d'être ralentie tant que le désendettement ne sera pas terminé. Nous ne serions pas surpris de voir les premiers signes d'une activité des entreprises à nouveau orientée positivement vers leurs actionnaires. Cela serait plutôt normal dans cette phase du cycle de reprise mais il est bien trop tôt à ce jour pour que cela représente une menace pour les investisseurs en crédit", juge Robeco, qui confirme avoir "pour objectif de (se) positionner sur la poche 25-50% avec une surpondération des corporates et des financières". "(...) une grande partie de notre surpondération est allouée aux financières. Nous voyons également une opportunité dans le passage des obligations aux CDS de façon à profiter de la base positive. De plus, nous voyons de la valeur dans les obligations corporate à court terme et dans les ratings intermédiaires (BB). Nous préférons également les entreprises dont l'exposition mondiale leur permet de bénéficier de la croissance asiatique. L'équipe d'investissement s'exposera dès que possible au marché du high yield. Nous aimons avoir une poche de 5% de crédits notés BB dès que possible." "Nous préférons les CDS aux obligations cash pour les crédits dont les bases sont neutres ou positives. Les CDS sont plus liquides. Nous trouvons encore de la valeur dans les obligations libellées en euro provenant d'émetteurs américains." "En 2010 les actions ont été largement à la traine par rapport aux obligations. La demande en obligations a surpassé celle en actions, ce qui est une des raisons de ce retard. En conséquence, les actions sont de plus en plus attractives. Dans certains cas, les rendements sur bénéfices actions sont devenus supérieurs à ceux des rendements des obligations d'entreprises. De ce fait, nous ne devrions pas être inquiets face à un potentiel effondrement du marché des actions qui toucherait celui du crédit. Dans un même temps, nous ne craignons pas que les flux investis dans le crédit se reportent sur les actions. La tendance structurelle en faveur des obligations est forte. La perspective d'une faible croissance prolongée, qui soutient l'allocation au crédit, semble également être intégrée à la valorisation des actions." "Un élément technique qui pourrait être de retour est l'activité de private equity. Les investisseurs dans le private equity peuvent à nouveau exploiter les valorisations relativement faibles des actions et les conditions de financement relativement peu onéreuses. Même si cela peut toucher les performances des crédits individuels nous ne croyons pas que ce facteur à le potentiel de dérouter le marché du crédit." "Nous maintenons nos vues selon lesquelles l'environnement actuel est presque parfait pour les investisseurs dans le crédit. La rentabilité des entreprises est très forte. Et même si les dépenses de consommation ont baissé, nous croyons que les probabilités d'un double dip sont maintenant très faibles. Les dépenses d'investissements en capitaux (Capex) devraient devenir le prochain moteur du cycle de reprise. Les demandes en la matière ne sont pas encore matérialisées alors que les entreprises ont les liquidités nécessaires pour démarrer ces investissements. Et nous pensons qu'elles le feront." "En Europe, l'Italie et l'Espagne semblent avoir regagné la confiance des investisseurs. Ces deux pays ne sont plus sources d'inquiétudes principales. En revanche, les Etats périphériques le demeurent. La Grèce, le Portugal et l'Irlande génèrent des craintes, mais leurs problèmes pourraient être pris en main par l'Europe. Les spreads de crédit sont toujours très attractifs et s'échangent bien au dessus de leur niveau médian. Les techniques de marché continuent de soutenir le crédit. La faiblesse de l'offre d'obligations d'entreprises et le fort taux d'épargne sont également des facteurs qui soutiennent la demande. Nous maintenons nos recommandations positives à la fois sur les crédits Investment Grade et High Yield." "Les seuls segments que nous souhaitons éviter sont celui des émetteurs High Yield de faible qualité et les crédits des pays périphériques les plus faibles. Nous n'avons aucun problème à détenir de la dette bancaire car les nouvelles réglementations vont rendre les banques plus sûres. Concernant les portefeuilles Investment Grade, nous allons relever le béta et l'utiliser dans une fourchette maximum de 25% à 50%. Pour le High Yield, comme nous ne voulons pas investir dans les entreprises les plus faibles (celles qui ont le béta le plus élevé) nous nous retrouvons avec un positionnement béta maximum situé entre 0% et 25%." "Concernant les équilibres globaux devant être restaurés, la Chine joue également un rôle critique. Elle connait toujours une croissance saine et elle devrait grandement aider le reste du monde si la consommation devenait le moteur de la croissance. Nous percevons toujours comme une preuve anecdotique le fait que les salaires chinois augmentent ainsi que sa consommation. Cela aide à réduire le déséquilibre mondial. Cependant, il existe encore une faible probabilité que la Chine s'échauffe et qu'une bulle se crée", conclut le gestionnaire. AUT/ALO