ADP vise une hausse de 40% de l'Ebitda à horizon 2015

05/10/2010 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - A l'occasion de sa journée investisseurs, Aéroports de Paris a annoncé qu'il se fixait pour objectif d'améliorer l'Ebitda de 40% entre 2009 et 2015. Sur son coeur de métier, l'opérateur aéroportuaire entend poursuivre une stratégie d'investissements pour améliorer la qualité de service et renforcer l'attractivité de ses aéroports tout en intensifiant ses efforts de productivité. En parallèle, le groupe va continuer à développer ses activités commerciales et immobilières. ADP a basé ses objectifs sur l'hypothèse d'une croissance du trafic de 3,2 % en moyenne par an sur la période 2011-2015. Aéroports de Paris a pour objectif d'augmenter les surfaces de commerces de 21% entre 2009 et 2015, dont une augmentation de 35% pour les boutiques en zone réservée, et d'atteindre un chiffre d'affaires par passager de 17,4 euros dans les boutiques en zone réservée d'ici à 2015. Le groupe a pour objectif de développer, seul ou en partenariat, entre 320 000 mètres carrés et 360 000 mètres de bâtiments d'ici à 2015, dont environ 75% en immobilier de diversification. Les principaux projets en cours sont le développement d'un centre commercial à Paris-Charles de Gaulle (Aéroville), de Roissypole et de Coeur d'Orly. Les investissements correspondants réalisés par Aéroports de Paris seraient compris entre 500 et 560 millions d'euros, dont 430 à 480 millions d'euros dédiés à l'immobilier de diversification.

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Les points forts de la valeur

- Le gestionnaire des aéroports parisiens bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est toujours la première destination touristique mondiale et le hub (plate-forme de correspondance) le plus puissant en Europe. - ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants. - Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe. - Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam.

Les points faibles de la valeur

- La reprise du trafic aérien reste dépendante de la conjoncture économique. - Le trafic est également dépendant des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010. - Certains analystes estiment qu'un environnement réglementaire jugé de plus en plus contraignant pourrait limiter la marge de manoeuvre d'ADP pour profiter pleinement de la reprise. - Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle). - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.

Comment suivre la valeur

- La valeur jouit d'un statut défensif dans le secteur. - Premier actionnaire d'ADP, L'Etat français n'a pas vocation à maintenir telle quelle sa participation. Il pourrait avoir besoin d'argent frais pour réduire le poids de la dette publique. Vinci (3,3% du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital. - L'activité d'ADP dépend de la santé financière des compagnies aériennes. - L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (Iata) a revu nettement à la hausse ses prévisions de résultat du secteur. Elle table désormais sur un bénéfice de 8,9 milliards de dollars en 2010, soit trois fois plus que sa précédente estimation en juin, grâce à une reprise plus importante et rapide que prévue. Cela constitue un redressement spectaculaire du secteur car, en 2009, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. Ce sont essentiellement les compagnies de la région Asie-Pacifique qui vont tirer parti de ce redressement, avec une forte reprise de l'activité de transport de fret. La prévision de bénéfices pour la région a ainsi été revue à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. En revanche, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si la prévision de pertes pour 2010 a été réduite à 1,3 milliard de dollars, contre 2,3 milliards précédemment estimés. Le décalage entre l'Europe et l'Asie devrait perdurer en 2011. FTB/ACT/