Rester investi ou renforcer un peu actions Europe et pays émergents

05/10/2010 - 14:49 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Même si tous les indicateurs publiés en septembre n'étaient pas positifs, la tonalité générale a été rassurante. Le risque de retour en récession ou de déflation reste faible. Les économistes semblent maintenant s'accorder sur des prévisions raisonnables pour la croissance au second semestre 2010 et en 2011. Les investisseurs les avaient devancés et sont réconfortés par ce consensus. Le regain de confiance s'est constaté dans de nombreux marchés mais il a besoin d'être confirmé", juge Cholet-Dupont. "Des craintes subsistent, le poids des dettes souveraines en est la principale. Les emprunts des Etats d'Europe du Sud et de l'Irlande ont à nouveau souffert. En effet, le coût du sauvetage du système financier irlandais rend le déficit budgétaire du pays abyssal. Les nouvelles mesures de rigueur que l'Espagne et le Portugal doivent adopter provoquent des mouvements de contestation. La notation de l'Espagne a été encore abaissée", ajoute le gestionnaire. "Pourtant, le système financier européen est resté relativement calme. Les craintes de défaut de paiement des banques irlandaises n'ont pas fait tâche d'huile. C'est probablement l'effet bénéfique du FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) qui a été créé pour venir à la rescousse des Etats en difficulté et éviter toute crise pendant deux ans. Dans le même temps, les préconisations définitives du Comité de Bâle ont rassuré les banques qui ne seront pas obligées de lever des capitaux dans la précipitation." "Le fort redressement de l'euro par rapport à toutes les devises illustre également ce retour au calme. Mais il résulte aussi de plusieurs facteurs : volonté japonaise de faire baisser le yen, anticipation des nouvelles mesures d'assouplissement monétaire américaines. C'est la preuve que tous les pays utilisent l'arme monétaire pour stimuler et protéger leurs économies. Si une trop forte appréciation de l'euro perdurait, elle serait préjudiciable. Ces désordres monétaires ont favorisé une nouvelle hausse de l'or et des matières premières." "En revanche, les taux longs des pays notés AAA sont restés proches des plus bas niveaux. En effet, si les anticipations de croissance se sont stabilisées aux Etats-Unis ou en Europe, une ré-accélération de celle-ci n'est pas encore attendue et ceci encourage les investisseurs en obligations." "Dans ce contexte, les marchés actions, après avoir résisté aux tensions, se sont ensuite redressés et semblent vouloir sortir par le haut de leur période de léthargie. Les entreprises, dont le discours est confiant à défaut d'être euphorique, montrent l'exemple soit en rachetant leurs propres titres, soit en lançant des OPA. A défaut, elles distribuent des dividendes élevés." "Tous ces éléments ont renforcé nos convictions en faveur des actions et nous avons relevé nos objectifs de fin d'année. Tous les indices ne sont pas logés à la même enseigne. Les divergences entre pays, secteurs et valeurs restent importantes. Mais avec une sélection judicieuse de valeurs, les performances sont satisfaisantes. Il reste des opportunités à saisir. Nous recommandons de rester investi ou de renforcer modérément le poids des actions." "Les actions européennes et des pays émergents restent privilégiées. Les actions américaines viennent ensuite mais à très court terme, un petit affaiblissement du dollar n'est pas exclu. Nous restons sous pondérés sur les actions japonaises, la baisse du yen pouvant annihiler les gains." "Nous ne modifions nos recommandations sectorielles à moyen terme, où les secteurs à bonne visibilité sont privilégiés (alimentation, boissons, consommation, industrie, distribution, media, santé, télécommunications)." "Mais à plus court terme, de nombreuses valeurs de ces secteurs ont déjà très bien performé. Par ailleurs, l'amélioration relative des perspectives économiques, notamment en Chine, devrait favoriser des secteurs plus cycliques et présents dans les pays émergents. Nous avons modifié les notes court terme de nombreux secteurs pour prendre en compte ces aspects." "Nous ne modifions pas la partie défensive des portefeuilles et privilégions les obligations d'entreprises, les obligations convertibles, les produits de dettes des pays émergents et les produits de gestion alternative ou flexibles. Les emprunts d'Etat AAA semblent surcotés, nous les sous-pondérons ainsi que les sicav monétaires." AUT/ALO