Obligations d'Etat US : interruption temporaire de l'envolée (Raiffeisen)

07/10/2010 - 11:03 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Aux États-Unis, l'extrême faiblesse de la reprise économique se confirme - en dépit des mesures conjoncturelles adoptées par Washington et de l'extrême souplesse de la politique monétaire de la banque centrale. Le niveau d'endettement, toujours très élevé, associé à la situation difficile sur les marchés du travail et de l'immobilier, continue d'exercer des pressions considérables sur la propension des ménages privés à consommer. Les estimations en matière de croissance économique sont en net recul", juge Raiffeisen. "Reste toutefois à savoir si la phase de récession débutée en 2007 a effectivement pris fin. Quoi qu'il en soit, pour la grande majorité de la population américaine, la reprise économique ne se fait que peu sentir jusqu'ici. La cessation d'activités de nombre de petites entreprises, associée à la disparition de la classe moyenne et au constant creusement de l'écart salarial entre les 10% constituant la couche des revenus les plus élevés et les 90% restants, semble être l'un des facteurs décisifs de la faiblesse toujours extrême de la croissance économique aux États-Unis." "Et cependant, l'économie va croître à nouveau en 2010 - une croissance de l'ordre de 2,6% environ en valeur réelle, selon nos estimations. Toutefois, eu égard aux difficultés structurelles considérables, pour les prochaines années, il convient de s'attendre au mieux à une longue période de croissance modérée et inférieure à la moyenne - elle ne devrait atteindre que 2% à peine en 2011. Qui plus est, la mise en place de nouvelles mesures conjoncturelles importantes semble actuellement inenvisageable, tant sur le plan économique que politique." "Bien que les réserves mondiales de devises soient majoritairement libellées en dollars américains, les États-Unis eux-mêmes ne peuvent se permettre de supporter à long terme des déficits budgétaires d'une telle ampleur. Eu égard à la lenteur conjoncturelle, les obligations d'État américaines à long terme, emmenées par les craintes déflationnistes et par un phénomène de fuite vers des valeurs sûres, ont enregistré depuis avril des hausses marquées. Si, ces dernières semaines, une correction baissière semble s'être mise en place, il n'est cependant pas encore question d'un quelconque renversement de tendance." "Eu égard à la faiblesse conjoncturelle, les attentes en matière de relèvement des taux d'intérêt sont reléguées à l'arrière plan. [-73]· l'inverse, la mise en place de mesures supplémentaires d'assouplissement de la politique monétaire de la banque centrale américaine semble ne plus être qu'une question de temps ; elles pourraient par exemple revêtir la forme d'une intensification des achats d'obligations d'État. Sur le plan de l'inflation, aucun risque n'est (encore) à prévoir, tout au moins à court terme, et ce, bien que les prix de l'énergie et des denrées alimentaires soient susceptibles de subir à tout moment des vents contraires. Des surcapacités importantes associées à un taux de chômage élevé et, par conséquent, à une pression salariale inexistante, jouent en faveur de taux d'inflation durablement limités." "Les spreads à l'équilibre des obligations indexées sur l'inflation n'intègrent plus pour les prochaines années que des attentes sur l'inflation d'à peine 1% p.a., et de 1,7% p.a. pour les dix prochaines années. Les États-Unis comme l'Europe continuent néanmoins à craindre qu'à long terme, compte tenu de l'importance des déficits budgétaires et de l'accroissement de la dette publique, la pression politique exercée sur les banques centrales n'augmente, contraignant tôt ou tard celles-ci à financer une partie sans cesse plus grande des déficits budgétaires par l'intermédiaire de la planche à billets et, par voie de conséquence, à s'accommoder de taux d'inflation nettement plus élevés que par le passé." AUT/ALO