Raiffeisen Capital Management ne voit pas de hausse d'intérêt en zone euro

07/10/2010 - 11:36 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Dans l'ensemble, la reprise économique dans la zone euro affiche une dynamique très correcte. Pour l'ensemble de l'année 2010, nous anticipons une croissance de 1,5% en valeur réelle dans la zone euro, ainsi qu'un taux d'inflation de 1,5% environ. On note toutefois des différences très marquées d'un pays à l'autre", juge Raiffeisen Capital Management. Même si les obligations d'Etat à long terme pourraient remonter un peu, le gestionnaire estime que rien ne semble annoncer une hausse des taux d'intérêts. "Si les nations fortement exportatrices et les pays particulièrement concurrentiels sur le plan international (l'Allemagne, principalement, mais aussi les pays scandinaves) affichent des données de croissance très positives, la situation dans la plupart des pays du sud de l'Europe est nettement moins réjouissante. Sur le plan économique, l'écart entre le sud et le nord de l'Europe, voire l'Europe centrale, menace donc de se creuser davantage." "Cela constitue pour l'euro une sérieuse mise à l'épreuve - laquelle ne fait par ailleurs que commencer. En dépit du plan de sauvetage mis en place dans la zone euro en mai dernier, les obligations d'État des pays de l'UE particulièrement défaillants en termes de solvabilité (actuellement, le Portugal et l'Irlande, essentiellement) continuent à subir des pressions considérables. En dépit de toutes les déclarations contraires des pouvoirs politiques et des banques centrales, les marchés obligataires intègrent pour la Grèce une forte probabilité de défaillance, voire de restructuration de la dette au cours des 10 à 20 prochaines années." "Cependant, il convient de souligner qu'il n'y a pas si longtemps, ces mêmes marchés associaient aux obligations d'État grecques une solidité presque comparable à celle des obligations fédérales allemandes. Dans le même temps, on a pu constater - et c'est toujours le cas - une fuite massive vers les obligations d'État allemandes, valeurs refuges par excellence dans la zone euro. Les obligations d'État allemandes à 10 ans affichent des rendements inférieurs à 2,5% ; les rendements des obligations à 30 ans eux-mêmes sont temporairement passés sous la barre des 4%." "Les marchés semblent par conséquent anticiper une inflation durablement limitée, pour ne pas dire une déflation à la japonaise. Toutefois, on peut pour le moins douter que ces rendements compensent suffisamment les actuels risques inflationnistes à long terme. Qui plus est, le contexte global étant radicalement différent, l'exemple japonais est difficilement transposable à l'Europe (pas plus qu'aux États-Unis). Même si l'on ne peut exclure une légère hausse des rendements à long terme - ceux des obligations d'État allemandes, essentiellement, si l'actuel mouvement de fuite vers ces valeurs se dissipe - rien ne semble actuellement annoncer une hausse plus importante des taux d'intérêt dans la zone euro." AUT/ALO