Les fusions-acquisitions reprennent, notamment chez les émergents

07/10/2010 - 16:31 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après deux ans de relative accalmie, le marché des fusions et acquisitions a retrouvé de belles couleurs depuis l'été. Ainsi, au 3e trimestre 2010, 590 milliards de dollars de transactions financières ont été enregistrées au niveau mondial. L'Europe n'est pas en reste, puisqu'elle affiche le plus important montant d'opérations sur le trimestre, à 150 milliards de dollars. S'agit-il d'un simple rebond ou d'une véritable tendance de long terme, semblable à celle de 2007 lorsque les deals ont représenté plus de 4.000 milliards de dollars ?" s'interroge Edmond de Rothschild AM. "L'été a été très fertile en matière de fusions et acquisitions. Les raisons de cette reprise sont multiples. Premièrement, les entreprises disposent de moyens pour se lancer dans les opérations de croissance externe. La crise financière ayant déclenché des restructurations importantes, les bilans sont désormais sains : les liquidités atteignent des niveaux historiques", juge le gestionnaire. "Par ailleurs, les chefs d'entreprise retrouvent progressivement la confiance dans les perspectives à moyen et à long terme, laissant les inquiétudes court-termistes aux marchés financiers. Dans le même temps, les taux d'utilisation des capacités de production demeurent à des niveaux assez faibles, ce qui incite à privilégier la croissance externe, plus rapide et plus rentable que la croissance organique." "Enfin, les conditions de financement sont actuellement très favorables grâce, notamment, aux taux d'intérêt bas. Peu endettées, les sociétés empruntent donc facilement pour financer leurs opérations. Le mouvement des fusions et acquisitions devrait se poursuivre son cours et gagner en vigueur d'ici la fin de l'année, le marché étant plutôt bienveillant pour les acheteurs. Rappelons également que, en raison d'un environnement concurrentiel de plus en plus intense, les opérations effectuées en entraînent traditionnellement d'autres." "De nombreuses opérations devraient concerner des entreprises européennes dans les prochains mois. Tout d'abord, soulignons le fait que l'achat d'une société européenne est plus facile à réaliser que, par exemple, l'achat d'une société issue d'un pays émergent et de la Chine en particulier. En effet, grâce à la possibilité de prise de contrôle intégral et à des barrières réglementaires limitées, l'intégration d'une cible européenne dans un portefeuille d'activités existant est nettement facilitée." "Dans un contexte de perspectives de croissance modestes dans les économies matures, les sociétés chercheront sans nul doute à accroître leur présence dans les zones émergentes. Or, les firmes européennes bénéficient souvent d'une présence de longue date dans ces régions, où elles possèdent des activités diversifiées et une expérience locale non négligeable. Une acquisition d'une telle société permettrait ainsi une implantation rapide sur un marché en forte croissance tout en minimisant les risques." "D'un autre côté, les acteurs émergents s'intéressent de plus en plus aux sociétés européennes. Ce mouvement, qui concernait d'abord essentiellement les ressources naturelles (on pourrait, par exemple, évoquer la création d'ArcelorMittal), porte aujourd'hui également sur les secteurs plus proches du consommateur, à l'image du secteur automobile, au sein duquel plusieurs constructeurs européens (Jaguar, Volvo) sont passés sous le giron émergent." "Ce mouvement devrait se poursuivre puisque, outre leur volonté d'augmenter leur exposition au consommateur européen, les sociétés émergentes ont besoin de la technologie pour améliorer leurs produits et les rendre plus exploitables", ajoute le gestionnaire. "Au sein du portefeuille, la thématique des fusions/acquisitions qui constitue à ce jour 79% de l'actif net du fonds, contre 55% en janvier 2009. Le reste du portefeuille est dédié aux valeurs en restructuration. Tous les nouveaux titres introduits dans le portefeuille depuis le début de l'année sont des cibles potentielles." "D'un point de vue sectoriel, les valeurs de consommation constituent une part importante du portefeuille en raison, notamment, de la valeur des marques et de leur exposition aux régions émergentes. Enfin, le secteur de la chimie, qui connaît actuellement une consolidation globale, est largement représenté." AUT/ALO