La déferlante réglementaire positive pour la gestion alternative(Dexia AM)

08/10/2010 - 15:42 - Option Finance

(AOF / Funds) - Dexia Asset Management dresse un état des lieux de la gestion alternative : "Cette année, la capacité d'adaptation de la gestion alternative est à nouveau mise à l'épreuve par une déferlante de nouvelles réglementations touchant à la fois le fonctionnement des marchés, des gérants et de leurs clients". Le gestionnaire estime qu'il s'agit d'une "déferlante réglementaire qui, dans l'ensemble, est plutôt positive pour l'industrie de la gestion alternative... A condition que les règles soient stables et transparentes !" "En effet, entre les mesures prises en réponse à la crise (réglementation sur les dérivés OTC, réglementation sur les ventes à découvert, la fameuse règle Volker limitant le trading pour compte propre, AIFM, etc), les réglementations arrivant aujourd'hui après de longues discussions (Bale III, Solvency II, UCITS IV...) et les futures évolutions (révision de Mifid, PRIPs, etc), les challenges sont nombreux." "Le plus dangereux pour l'industrie de la gestion alternative reste un changement des règles brutal et sans concertation, précise Fabrice Cuchet, responsable de la gestion alternative chez Dexia AM. Par exemple, quand on laisse aux régulateurs le pouvoir de modifier les règles en matière de levier ou de ventes à découvert en fonction de critères inconnus ou mal définis comme cela a été le cas sur les ventes à découverts sur les valeurs bancaires en octobre 2008 et risque encore de l'être dans les propositions actuelles." "Les évolutions prévues actuellement dans le cadre de Solvency sont positives pour les gestions alternatives à condition qu'elles soient transparentes. Sans transparence, le coût en capital est disproportionné : 49% pour la gestion alternative, alors qu'un investissement sur l'EuroStoxx 50 est chargé à seulement 39%. Par contre, si le gérant fournit toute la transparence nécessaire, ce coût peut être réduit de manière importante : quelques pourcents sur des fonds market neutral comme Dexia Index Arbitrage ou Dexia Long Short Double Alpha, entre 10 et 20% pour un fonds comme Dexia Long Short Risk Arbitrage ou Dexia Long Short Crédit, et autour de 25% pour un fonds investi dans l'univers des obligations corporate High Yield. Dans ce cadre, le coût en capital requis devient très attractif au regard des objectifs de performance de ces fonds, et reflète plus fidèlement le profil de risque/rendement de la gestion alternative." "Les lancements de nouveaux fonds alternatifs sous la réglementation Ucits restent très actifs. Selon Eurekahedge, la barre des 100 milliards d'euros a été franchie et le nombre de fonds Newcits s'approche des 700. Dexia AM estime que tenant compte des annonces de lancement, on devrait rapidement s'approcher des 1.000 fonds représentant près de 10% des encours gérés dans le monde en alternatif." "En octobre 2009, j'anticipais des performances inférieures de l'ordre de 3% sur moyen terme pour les fonds UCITS par rapport aux indices des Hedge Funds classiques en raison des contraintes de liquidité qui s'appliquent aux fonds UCITS. Aujourd'hui mon opinion est la même mais il est toutefois trop tôt pour conclure à la vue des performances réalisées en 2009 et 2010, deux années au cours desquelles les performances ont été similaires entre les deux catégories, précise Fabrice Cuchet. "L'environnement depuis six à neuf mois a été difficile pour tous les actifs risqués. Cet environnement, caractérisé par une forte corrélation entre toutes les classes d'actifs, les secteurs, les valeurs et un aller/retour incessant entre bonnes nouvelles micro et craintes au niveau macro, a pénalisé les stratégies d'arbitrage." Pour Fabrice Cuchet, "ces incertitudes n'ont rien d'anormal en sortie de récession et la situation en termes de performances des fonds alternatifs aujourd'hui est très similaire à ce qui s'est passé après la récession de 2002/2003". "Après un vif rebond depuis ses plus bas au 1er trimestre 2003, les indices HF ont fait du sur place sur une bonne partie de l'année 2004 avant de reprendre leur chemin vers la hausse. Depuis mars 2009, le même comportement est observé : hausse de douze mois puis stabilisation, comportement somme toute classique en sortie de récession, période pendant laquelle les incertitudes demeurent nombreuses." AUT/ALO